Pour le grand public, au maquis des Glières est indissolublement associé le nom de son créateur et chef charismatique :
Tom Morel, figure emblématique de la Résistance savoyarde. Moins nombreux sont ceux qui savent qu'après la mort de
Tom dans la nuit du 9 au 10 mars 1944, c'est le capitaine Maurice Anjot, ancien adjoint de Vallette d'Osia à la tête du 27e B.C.A., adjoint au chef départemental de l'Armée secrète, qui accepte de prendre le commandement du bataillon des Glières alors que celui-ci, encerclé, est sur le point d'être attaqué par les Allemands. Faisant le sacrifice de sa vie (
Ma vie importe peu si je parviens à sauver celle des autres), Anjot engage le premier combat contre l'occupant sur le sol national depuis 1940. Sa grande idée est de combattre au grand jour pour sauvegarder l'honneur de la Résistance, mais en épargnant le plus possible la vie des maquisards. Seuls les plus avertis ont noté qu'il a eu l'immense mérite de prendre la bonne décision au bon moment : celle d'ordonner l'exfiltration du bataillon après le premier baroud d'honneur et avant que les Allemands ne lancent leur attaque générale. Ces derniers, de leur propre aveu, n'ont pas obtenu « le résultat espéré au point de vue du nombre de tués et de prisonniers ». Ainsi, grâce au capitaine Anjot, le bataillon des Glières a accompli sa mission dans le cadre de la guerre psychologique, mais, malgré ses lourdes pertes, a échappé à l'anéantissement.
Dans cet ouvrage extrêmement bien documenté et illustré, Claude Antoine, déjà auteur de plusieurs livres sur les Glières, offre un travail historique rigoureux et impartial qui donne enfin au capitaine Anjot toute son importance et fait, entre autres, une description exacte de l'armée allemande aux Glières, ce sans craindre de bousculer les certitudes (voir ma page
).