
Anna Funder, journaliste et avocate australienne, ayant vécu en Allemagne et maîtrisant parfaitement la langue allemande, entraîne ses lecteurs dans l'univers oppressant de ce que fut l'Allemagne de l'Est avant le chute du Mur. De témoignage en témoignage, ce pays du cauchemar, des arrestations arbitraires, de la suspicion généralisée, sous la surveillance permanente de la Stasi, la
Staatssicherheit ou la Sécurité d'Etat de la RDA, se révèle dans toute son horreur au quotidien. Si la chute du Mur de Berlin a détruit l'énorme machine à broyer les esprits, les séquelles en sont toujours présentes aussi bien dans la tête des tortionnaires que dans celle des victimes.
Mauer in Kopf c'est-à-dire le Mur dans la tête et ce qu'il représentait existe toujours: les anciens de la Stasi gardent l'espoir de le reconstruire un jour ce que leurs victimes envisagent comme une terrifiante éventualité.
Présentation de l'éditeur
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Stasiland" est un voyage au coeur de la Stasi, la redoutable police secrète de l'ex-RDA. Malgré la chute du mur de Berlin, cette terrible époque hante encore victimes et bourreaux. Ainsi Miriam Weber, 16 ans, retenue plusieurs jours pour un interrogatoire après avoir tenté de franchir le mur. Herr Winz, nostalgique du communisme, cette époque « bénie » où tous avaient un travail. Ou encore cet indic qui se faisait passer pour aveugle afin de mieux espionner les suspects. Enfin, Frau Paul, séparé de son fils, hospitalisé de l'autre côté du mur. Témoignages, trajectoires, Anna Funder nous entraîne au cœur d'un régime camisole, figé par la peur, qui voulait contrôler jusqu'aux pensées de ses ressortissants. Mais dans la mémoire enfouie de tout un peuple, malgré le mur de silence qui a remplacé celui de la honte, ce pays existe toujours. (...)
Recommandons encore la remarquable recension publiée sous
Histobliothèque et signée Nicolas Bernard :
Stasiland - Où nous sommes tous suspects