Voici enfin un historique de l’Armée Secrète.
Déjà plus de soixante années se sont écoulées depuis que quelques petits groupes de patriotes intrépides, en opposition à une Wehrmacht alors réputée invincible, jetèrent les bases d’une Résistance belge.
S’édifièrent ainsi, dès août 1940, la Légion Belge ( LB ) du capitaine-commandant Charles Claser et, presque simultanément , l’Armée Belge Reconstituée ( ABR ) du colonel Robert Lentz. Les deux organisations fusionneront en juillet 1941 sous l’appellation de Légion Belge.
Le colonel Jules Bastin, successeur de Claser, en fera l’Armée de Belgique ( AB ) en décembre 1942.
Le 1ier juin 1944, sous le commandement du général Jules Pire, l’AB, qui couvre tout le pays, prendra l’appellation officielle et définitive d’Armée Secrète ( AS ).
L’AS opérera sur base des instructions du gouvernement belge de Londres : l’une de celles-ci, titrée ‘’ Le Cheval de Troie ‘’, lui conférera un statut militaire qui la différencie des autres organisations de résistance. Les sabotages effectués par l’AS dès fin 1943 en prévision du débarquement des Alliés et intensifiés après le 6 juin 1944, ses opérations de harcèlement armé entreprises dès le début de septembre 1944, ses actions d’anti-destruction ont apporté une aide précieuse et efficace aux opérations militaires de libération de la Belgique.
Mais, pour en arriver là, l’organisation a connu bien des vicissitudes et des milliers de ses membres ont succombé, au fil des années, sous les coups des services de sécurité nazis ou, plus tard, au cours des combats, visière levée, contre l’armée occupante. Leur suprême sacrifice ne peut être oublié. C’est pourquoi il était plus que temps d’écrire de cette Armée Secrète une chronique fidèle et circonstanciée.