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Munich ou la drôle de paix

Henri Noguères

Bien qu’étant encore qu’au début du livre, l’intérêt va croissant, ce qui est pratiquement toujours le cas lorsqu’on sent qu’on a affaire à un historien de cette trempe. Ce qui fait sa force c’est sa capacité a décrire le contexte, juste un exemple : le négociateur anglais envoyé en Tchécoslovaquie, lord Runciman, a été magnifiquement manipulé par les Sudètes qui l’on promené de châteaux en châteaux et de réceptions en réceptions. En soulignant cet aspect, Henri Noguères nous montre l’importance des contacts humains pour influencer l’Histoire. Henri Noguères nous parle aussi des officiers Allemands qui ont tenté d’avertir les Alliés.


Introduction


L'Europe, à l'aube de ce jeudi 29 septembre 1938, est tout entière sous les armes.
Jamais, même en l'été 14 dont le souvenir hante tant de mémoires, la montée des périls n'est apparue aussi inexorable. La question que se posent les hommes - qu'ils soient ou non de bonne volonté - n'est déjà plus de savoir si une étincelle risque de mettre le feu au baril de poudre, mais bien, plutôt, s'il est encore possible de désamorcer une machine infernale dont l'explosion est redoutée d'un instant à l'autre.
A Londres, les volontaires de la défense passive creusent fébrilement des tranchées-abris jusque dans la Cité et accumulent les sacs de sable devant les fenêtres des bâtiments publics, tandis que les rappelés de la Home Guard, bien qu'ils n'aient encore touché, pour tout équipement militaire, que leurs casques, mettent en batterie des pièces de D.C.A. Quatre proclamations appelant sous les drapeaux les réservistes de la Royal Navy ont été signées hier au palais de Buckingham, par George VI.
En France le Journal officiel a publié, ce matin. même, le décret autorisant l'application des mesures prévues par la loi portant organisation de la nation en temps de guerre. Mais déjà plusieurs catégories de réservistes ont été mobilisées. Ceux de la « tranche 8 » convoqués par des affiches placardées hier après-midi, ont rejoint leurs unités dans la nuit, ce qui porte à 1 221 000 le nombre des hommes sous les drapeaux.
L'Allemagne hitlérienne vit dans l'attente d'une « mobilisation générale » annoncée, puis retardée. Mais, en fait, depuis des mois, la Wehrmacht occupe, face à l'ouest, les ouvrages de la ligne Siegfried, dont le Dr Todt poursuit la construction à un rythme accéléré. Mais surtout, à l'est, les troupes prévues de longue date pour l'exécution du « Cas Vert » - c'est-à-dire l'invasion de la Tchécoslovaquie - sont massées à pied d'oeuvre, prêtes à foncer au pre¬mier signal donné par le Führer. D'ailleurs les généraux appelés à commander les dix armées chargées du « Cas Vert » sont désignés depuis le 18 septembre.
L'Italie fasciste, alliée de l'Allemagne hitlérienne, n'a pas encore officiellement rappelé ses réservistes. Mais hier à Rome l'attention des passants a été attirée toute la journée par le manège incessant des petites voitures vertes de liaison de l'armée, sillonnant les rues à toute allure et s'arrêtant devant certaines portes. Chaque fois se renouvelait la même scène : un officier descendait, remettait un pli au concierge, et repartait après une ultime recommandation : c'était la distribution des convocations individuelles aux officiers de réserve des troupes de montagne.
A Prague, la mobilisation générale est chose faite depuis cinq jours, c'est-à-dire depuis que les gouvernements de Londres et de Paris ont fait savoir - non sans réticences - au cabinet tchécoslovaque, qu'il leur était impossible de « déconseiller » plus longtemps une telle mesure.
Les Polonais, de leur côté, se préparent à franchir la frontière de Tchécoslovaquie pour s'emparer de Teschen. Et l'armée rouge, sur le pied de guerre, est prête à intervenir. Les Hongrois démentent avoir procédé à une mobilisation générale - mais reconnaissent que « des mesures de mobilisation ont été mises en vigueur dans « les régions de la frontière tchécoslovaque ». La Belgique, elle-même, a jugé nécessaire de rappeler six classes de réservistes pour étoffer son dispositif de couverture...
Et cependant, tandis que les colonnes encombrent les routes, que les trains de voyageurs resient bloqués pendant des heures pour laisser passer les transports militaires –hommes 40, chevaux en long 8 -, et que les essais de sirènes rappellent avec une lugubre insistance aux populations civiles la menace d'un conflit dans lequel personne n'aura la certitude d'être épargné, les peuples, tous les peuples, en Europe et dans le monde, croient brusquement à la paix.
Pourquoi ? Simplement parce qu'en ce matin du 29 septembre, quatre hommes se sont mis en route pour participer à une rencontre dont l'annonce, hier après-midi, a fait naître des espoirs à la mesure du péril entrevu.
Répondant à l'invitation lancée par Hitler, chancelier du IIIè Reich, Neville Chamberlain, Premier ministre de Sa Majesté britannique, Edouard Daladier, Président du Conseil français, et le Duce Benito Mussolini, chef du gouvernement « impérial » de l'Italie fasciste, ont accepté d'être présents au rendez-vous de Munich.
Cela s'est fait très vite...
Le 26, Hitler avait annoncé que la mobilisation générale allemande aurait lieu quarante-huit heures plus tard, très exactement le 28 à 14 heures. Et il avait ajouté que si, d'ici là, Prague n'avait pas accepté toutes les conditions posées par l'Allemagne, la Wehrmacht entrerait de vive force en territoire tchécoslovaque.
Il avait semblé, après cet ultimum, que rien ne pourrait plus arrêter le processus conduisant à l'embrasement de l'Europe. Le 28 septembre au matin - jour J de la mobilisation allemande - aucun fait nouveau n'était intervenu, permettant d'espérer une détente.
Le même soir, cependant, à l'imminence de la guerre succédait l'espérance de la paix.
Comment, à la suite de quel enchaînement de faits, l'Europe a-t-elle pu, moins de vingt ans après l'armistice ayant mis fin à la Grande Guerre, se retrouver à la veille d'un nouveau conflit ?
Comment, par qui - et à quel prix -, a été obtenu ce renversement de situation sans lequel ce 29 septembre eût été sans doute avec onze moïs d'avance sur le calendrier de l'Histoire, le premier jour de la Seconde Guerre mondiale ?
Pour répondre à ces questions, il est nécessaire d'évoquer les six mois qui, de mars à septembre 1938, de 1'Anschluss à Munich, ont vu naître et se développer la crise germano-tchécoslovaque.
Alors seulement il sera possible de rejoindre, sur la route de Munich, les « Quatre Grands » : Hitler, Mussolini, Chamberlain et Daladier, et de tenter de reconstituer ce que fut leur rencontre, à la Führerhaus, ce jour-là...

 

Editeur : Robert Laffont
Date edition : 1963
ISBN ou ref : --
Support : livre
Genre : étude historique
Période concernée : de 1939 à 1945
Région concernée : Ouest Europe

Proposé par Christian Favre le mercredi 06 mai 2009 à 10h03

Dernière contribution le samedi 14 mars 2015 à 06h47

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