Nous y voilà !
On ne pouvait développer un forum sur "la guerre qui a duré cent ans" sans, un jour ou l'autre, croiser cette pensée politique qui fut aussi une action militante sur près de 60 ans, de l'affaire Dreyfus au procès de Charles Maurras pour collaboration.
J'ai hésité à proposer ce livre de François Huguenin. Je craignais l'âpreté du sujet et la manière de l'aborder. Des lecteurs curieux mais néophytes pourraient être rebutés par une thèse comme celle-là... C'est un livre difficile et j'avoue avoir eu de la peine à suivre les développements pointus de son auteur, toujours très rigoureux.(Prises de tête fréquentes...!) On ne rigole pas à chaque page dans cette somme qui regroupe dix ans de recherches. Mais c'est incontournable : à ce jour je pense qu'il s'agit de l'un des meilleurs essais sur la question, alors vous n'y couperez pas !
"De la génération fauchée en 1914 aux "hussards" des années 50, en passant par les normaliens des années 30, se dévoile ainsi tout un pan méconnu de l'histoire des idées." annonce le 4e de couv'.
Des noms ?
Maurras le théoricien qui avait peur des forces qu'il déchaîna en février 1934 et Daudet le polémiste fou de littérature qui aimait Proust, Morand et Céline. Il y eut aussi Bainville, l'historien brillant. Ils influencèrent Bernanos, Maritain, Maulnier,... Des auteurs s'en éloignèrent après un "flirt" plus ou moins poussé : Claude Roy et Blanchot. Gide, Malraux, de Gaulle et Montherlant n'y furent pas indifférents. Le journal de l'AF était lu par toutes les sensibilités artistiques et politiques de la IIIe République.
Quels sont les raisons d'un tel succès intellectuel et comment Maurras put-il diffuser une pensée monarchique dans une République qui paraissait solide, tels sont les thèmes abordés par le livre de Huguenin.
Le débat risque d'être chaud...
Amicalement,
René Claude