Présentation de l'éditeur :
"Cet homme, vous ne l'avez jamais vu ni entendu. Pas de déclaration fracassante à la télévision, de portraits enrubannés, pas de propos distillés à la presse. Ce ne sont pourtant ni la manière ni la verve qui lui font défaut. Il a longtemps exercé l'une des plus cruciales et des plus mystérieuses charges de l'Etat : Alexandre de Marenches a dirigé pendant près de onze ans les services secrets français, sous deux présidents, Pompidou et Giscard d'Estaing.
Ses interlocuteurs d'aujourd'hui sont les présidents, les rois et les puissants qu'il accepte de conseiller."
Cette femme, tout le monde la connaît : c'est Christine Ockrent. Séduite par ce personnage hors du commun, elle a réussi à le faire parler.
Ce livre n'est donc pas plus une enquête qu'un interrogatoire : c'est un dialogue entre une grande professionnelle du journalisme et un grand professionnel du Renseignement."
Commentaire :
Pour la "grande professionnelle du journalisme" on repassera. Le livre n'en est pas moins intéressant car l'ancien patron du SDECE a des choses à raconter sur son action à la tête des services secrets français.
Plusieurs dizaines de pages sont consacrées au parcours de Marenches durant l'occupation allemande puis en Italie. L'ancien aide de camp de Juin dresse du Paris de la Libération un tableau contrasté fustigeant l'épuration sauvage conduite par des hommes "dont le courage allait crescendo au fur et à mesure de l'écrasement des troupes allemandes" mais aussi l'épuration légale dont il a été un témoin privilégié, étant présent au procès du maréchal Pétain.
Le livre révèle que dix tonnes de documents saisis à la Libération dans les archives de la Gestapo et de l'Abwehr dormaient toujours au début des années 80 dans un local appartenant aux services secrets français. Dans ces archives, des noms de personnes ayant travaillé pour les Allemands dont certaines ont fait après la guerre une très belle carrière, notamment en politique. Nul ne sait, semble-t-il, ce que ces documents sont devenus.