Dans un même ouvrage, Maurice Rajsfus restitue deux évènements accablants pour le régime de Vichy engagé dans une honteuse collaboration : l'opération "Etoile jaune" et la grande rafle du Vel' d'Hiv'.
Opération Etoile jaune.
La 8e ordonnance du 29 mai 1942, qui impose le port obligatoire de l'étoile jaune, dès l'âge de six ans, aux Juifs de la zone occupée, ne fut que l'une des mesures répressives décidées par la Gestapo. Avec un zèle surpassant les attentes de l'occupant nazi, elle fut vite appliquée par les policiers français. Dès 1940, avec la déclaration obligatoire des Juifs dans les commissariats, se préparait l'Opération Etoile jaune.
Maurice Rajsfus souligne combien la police - par obéissance, par fidélité au régime ou par conviction antisémites - sera le bras armé de l'occupant pour appliquer les lois scélérates.
Jeudi noir.
Le 16 juillet 1942 commence la rafle du Vel' d'Hiv'. 13.000 Juifs seront arrêtés et internés dans des conditions épouvantables.
Maurice Rajsfus sera arrêté avec ses parents par un policier, voisin de palier de l'immeuble qu'ils occupaient à Vincennes en juillet 1942. Lorsque plus tard Rajsfus tenta de l'approcher pour tenter de comprendre, le policier retraité lui claquera le téléphone au nez en lançant : "Ca ne m'intéresse pas". A l'hôtel de police de Vincennes, on ne se souvenait pas. C'était l'affaire des Allemands...
L'auteur reconstitue le journée du 16 juillet 1942 en décrivant l'ampleur de la tragédie qui emporta tant de familles juives, en constatant le zèle avec lequel les autorités françaises appliquèrent les décisions nazies, en montrant l'indifférence de la population que les rafles ne révoltaient guère, ... les appels à la délation, le voile pudique qui entoura longtemps ces événements.
Table des matières.
OPERATION ETOILE JAUNE1. Honneur et discipline.
2. Au service des lois scélérates.
3. Les étapes de l'humiliation.
4. Vers l'étoile jaune.
5. La traque.
6. Les demandes de dérogation.
7. Les non-Juifs porteurs d'insignes.
8. Une presse aux ordres.
9. Vers la Libération.
10. La ligne rouge.
JEUDI NOIR
Première partie - Douze heures d'angoisse.
Deuxième partie - Pas de témoin, pas de crime.
1. L'amnésie locale.
2. La police a oublié.
3. Les chauffeurs d'autobus faisaient leur travail...
4. La mairie de Vincennes manque d'informations !
5. Et les Eglises ?
6. Ma ville a perdu la mémoire !
Troisième partie - Survivant de l'absurde.
1. Souvenirs, mode d'emploi.
2. Enfants perdus.
Francis Deleu.