Jacques Rossi, Français, communiste convaincu - il se serait jeté du haut de la Tour Eiffel si le parti le lui avait demandé - est membre du Komintern. En 1937, Jacques Rossi est en Espagne pendant la guerre civile comme agent de liaison avec les Républicains. Sans savoir pourquoi, il est rappelé à Moscou. Happé dans l'impitoyable engrenage des purges, il est condamné sans procès à huit ans de travaux forcés pour espionnage au profit de la France et de la Pologne. Commence alors son voyage au bout de l'enfer concentrationnaire soviétique.
En 1948, alors qu'il se croit libéré, sa peine est prolongée de dix ans pour "activité contre-révolutionnaire".
Jacques Rossi sera finalement libéré en 1956, après la mort de Staline et le XXème Congrès. Il restera toutefois assigné à résidence surveillée à Samarkand (en Ouzbékistan). En 1961, il parviendra à fuir l'URSS grâce à un passeport polonais.
Présentation de l'éditeurQuelque vingt années au Goulag n’ont pas fait de Jacques Rossi un homme amer mais un homme libre à jamais, terriblement lucide, dont l’humour noir ravageur laissera pantois plus d’un lecteur. Ne dit-il pas que ce séjour dans les bagnes soviétiques, qu’il qualifie de «laboratoires de sociologie appliquée», a été l'occasion unique d'observer le système soviétique à nu, sans masque.
Dans ces récits, Jacques Rossi nous décrit l’univers du goulag au quotidien. Son témoignage hallucinant est servi par une écriture d’où est exclue toute sensiblerie. Cela nous donne à voir l’humanité souffrante au travers des existences mutilées, brisées de femmes et d’hommes dont le seul crime, aux yeux du régime stalinien, était pour la plupart, d’être nés.
Un livre essentiel pour qui veut comprendre comment une utopie fut dévoyée en une barbarie qui fit des millions de victimes.
Il y a bien longtemps que j’attendais ce rendez-vous avec le public français. Si j’ai survécu à plus de vingt années de rudes épreuves, je le dois entre autres à la volonté farouche de rentrer un jour en France pour raconter ce que j’ai vu et appris au Goulag (...) écrit-il en
prologue à son livre. (site de l'association des amis de Jacques Rossi)
Francis Deleu