Quelle a été la position et l'attitude de la Suisse dans le domaine économique entre les deux camps belligérants au cours de la Seconde Guerre mondiale? A-t-elle favorisé l'Axe et prétérité les Alliés? S'est-elle comportée en Etat neutre, respectueux des règles du droit international et des exigences de la neutralité? Telles sont les questions qu'abordent les études réunies dans ce volume, et qui touchent aussi bien à la problématique de l'or allemand absorbé par la Banque nationale suisse qu'à celle des relations financières avec les Alliés ou à celle des relations commerciales avec l'Axe et les Alliés. Les réponses apportées s'écartent des idées diffusées depuis quelques années, mais s’appuient sur une documentation renouvelée et critiquée.
Philippe Marguérat est certainement le meilleur spécialiste de la question, en tout cas pour ce qui concerne la Suisse romande. Voici sa déclaration à la suite du rapport établi par la Commission Indépendante d'Experts (rapport Bergier)
La qualité du rapport est inégale. Il y a de bonnes parties et d'autres, comme celle consacrée à l'or, qui sont catastrophiques, affirme Philipe Marguerat, professeur à l'Université de Neuchâtel et membre de la commission nationale de publication des "Documents diplomatiques suisses". Pour lui, ce travail ne peut pas devenir un ouvrage de référence :
"La démarche n'y est pas constamment scientifique. Il s'agit d'un travail politique et idéologique."Anne Kauffmann, La Tribune de Genève, 23 mars 2002.
Ce livre datant de 2006 est donc suffisamment récent pour être un ouvrage de référence en ce qui concerne les échanges économiques de la Suisse pendant la guerre. Mais bien entendu la question de l'or acheté aux Allemands reste un sujet chaud, faut-il pour autant ne plus en parler alors qu'un livre comme celui-ci nous renseigne avec pleins de faits nouveaux comme celui de l'équilibre commercial avec l'Axe et les Alliés ? L'attitude des responsables de la Banque Nationale Suisse est très bien analysée. Philippe Marguérat a laissé la plupart des citations en allemand, certainement pour éviter toute erreur d'interprétation à la traduction.