Quatrième de couverture :
" Il n’existait pas de biographie complète de ce personnage au caractère entier, dont la longue vie – 98 ans – a pourtant fait couler beaucoup d’encre, à commencer par sa naissance mystérieuse, l’une des énigmes les plus fameuses de l’histoire contemporaine. Le 23 janvier 1867 est déclarée, à l’hôtel de ville de Bruxelles, la naissance d’un enfant, nommé Maxime, de parents inconnus.
Baptisé à dix ans, il sera un catholique de rigueur. Entré à Saint-Cyr à dix-huit ans, naturalisé à vingt et un, il deviendra l’archétype du soldat. A la religion et à l’armée, Weygand vouera sa ferveur et son tempérament ardent.
A ce cavalier précis et efficace, on confiera les plus hauts postes. Chef d’état-major du maréchal Foch, il devient, autant que son second, son « complément » dans la Première Guerre mondiale. Il réussit brillamment les missions qu’on lui confie en Pologne où il contribue à sauver Varsovie de l’Armée Rouge, ainsi qu’en Syrie. Il apparaît alors comme l’un des hommes les plus respectés de France. Aussi, le 18 mai 1940, Paul Reynaud le rappelle-t-il pour prendre le commandement en chef des armées françaises dans l’espoir que cet homme de soixante-treize ans, auréolé du prestige des vainqueurs de 1918, pourra, tel un magicien, enrayer la débâcle. La défaite était déjà consommée. Weygand tentera vainement de la retarder et préconisera l’armistice. Mais, dès le 17 juin 1940, il pensera à la revanche. Ses conceptions différentes de celles de De Gaulle sur les moyens d’y parvenir susciteront entre les deux hommes des conflits qui ne s’apaiseront jamais. Délégué général du gouvernement et commandant en chef en Afrique, Weygand forge l’armée qui sera l’ossature du corps expéditionnaire d’Italie et de la 1ère armée. Les autorités du IIIe Reich presseront Vichy de le rappeler en France, l’arrêteront le 12 novembre 1942 et le retiendront en captivité jusqu’à la fin de la guerre. A son retour en France, le pouvoir tentera de le charger des malheurs de son pays. Sa responsabilité sera clairement dégagée. Recru d’épreuves, il gardera jusqu’à sa mort, le 28 janvier 1965, une vitalité d’esprit et une activité exceptionnelles. Ultime manifestation des désaccords de 1940, le général De Gaulle refusera que ses obsèques soient célébrées aux Invalides.
C’est avec beaucoup d’objectivité que Bernard Destremau s’est penché sur ce riche destin qui suscite encore des controverses.
A propos de l'auteur :
Bernard Destremau est ancien ambassadeur ancien secrétaire d'État aux Affaires étrangères, ancien député. Sorti de l'École de cavalerie de Saumur en 1940, il s'évadera le 18 février 1943 par l'Espagne pour rejoindre l'armée d'Afrique et participe aux campagnes de la Libération et d'Allemagne. Il est commandeur de la Légion d'honneur à titre militaire, croix de guerre 1939-1945, cinq citations. Bernard Destremau a été aussi - entre 1934 et 1954 - l'un des plus célèbres de nos tennismen. Depuis 1995, il est membre de l'Institut (Académie des Sciences morales et politiques). Weygand sera suivi de Quai d'Orsay, derrière la façade (Perrin 1994) et d'une biographie, De Lattre (Flammarion, 1999).
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Bonne lecture
Laurent