Dans cet ouvrage, réédité à l’occasion du cinquantième anniversaire des événements de mai 1940, le général major e.r. Lucien Champion, président d’honneur de la Fraternelle des Chasseurs ardennais, tient particulièrement à empêcher l’oubli d’un temps où le sens civique de chacun se confondait avec l’honneur du citoyen et le devoir de sauvegarder la nation. La règle qu’il s’impose est de s’en tenir à la rigueur des faits, qui est une obligation pour tout esprit objectif. Il considère toutefois que ses commentaires d’ordre historique et, d’autre part, les perspectives européennes qu’il esquisse ne sont guère moins importants. Ceci sans préjudice du Mémorial des « Ardennais » qui constitue la dernière partie de son livre.
Tant il lui paraît certain que la référence au passé rencontre la mémoire de l’avenir.
Tous les Belges le savent ( ou devraient le savoir ) : dans le chant d’amour de Jacques Brel pour son « plat pays », qui est aussi le leur ( qu’ils soient nés dans les plaines du nord ou du sud de ce que l’on ose nommer une frontière linguistique ), ces « fils de novembre » (1918) qui revinrent en mai (1940), sont pour nous l’évocation la plus pathétique des deux tragédies guerrières qu’à connues la Belgique unie et indépendante.