C'était une époque, aujourd'hui
révolue ?, ou des publications grand public n'hésitaient pas à sortir des
sentiers battus pour nous proposer des sujets inédits et
complets...
Ce numéro spécial nous brosse avec
moult détails comment furent dépassés les sommets de l'horreur, de indicible et
de l'absurde. Sommets qui au nom d'un racisme d'état cherchèrent leurs
justifications par la préservation du sang, ici germanique, du culte de la force
ou du refus de la pitié. Ainsi se bouleversement total des notions de bien ou de
mal s'inscrivit il dans une conception particulière d'un monde et dans une
vision restrictive de l'être humain. Il n'y avait qu'un pas pour que la médecine
biologique s'accapare de cette vision restrictive pour peu que les circonstances
s'y prêtent et elles s'y prêtèrent. Il fut aussi fatale qu'une cohorte de
médecins, soit par racisme, soit par ambition, acceptent, "sans se l'avouer" à
l'exploitation et à l'élimination de soit-disant "sous hommes" au bénéfice d'une
soit disante "race supérieure".
Mais commençons tout d'abord par un
article du docteur Yves Ternon sur le massacre des aliénés (p14), le
programme fut arrêté en 1941 non sans qu'un tiers des pensionnaires des asiles
psychiatriques n'ait été exécuté, l'action 14F13 (p22) et le massacre
des enfants (p24) sont aussi abordés.
Les docteurs Yves Ternon et Socrate
Helman nous dressent ensuite un portrait précis du personnage central que fut le
médecin SS et de sa pratique particulière de la médecine comme du rôle
spécifique de Himmler dans le développement de cette médecine SS et de ses
organismes (l'Institut d'Hygiène ou l'Ahnenerbe par exemple).
Eugen Kogon nous retrace les
pitoyables conditions sanitaires dans les différents camps (p37) ou les
médecins SS y donnèrent toute la mesure de leurs perversions.
Puis Betty et Robert-Paul Truck nous
racontent la manière dont furent éliminés les malades d'Auschwitz
(p45). Suit (p50), un effroyable extrait du journal du docteur
Kremer, il y retrace ses deux mois et demi qu'il passa à Auschwitz.
Avec l'article de Yves Grosrichard
sur la stérilisation (p51) nous entrons de plein pied dans le domaine
singulier des expériences médicales sur les êtres humains. Charles Dauzats lui
nous rappelle l'action du docteur Rascher et ses expériences aéronautiques sur
l'altitude et le froid (p60) puis sur l'eau de mer (p75) et
les injections d'air (p77). Suzanne-Edith Peumery nous retrace les
expériences sur les maladies infectieuses (p78), le docteur Bayle lui
nous parle des brûlures par le phosphore (p84) ou des essais sur les
poisons (p86).Le docteur François Bayle, toujours lui, à travers un
extrait de son livre "Croix gammée contre caducée", nous y
reviendrons, nous décrit les expériences sur les sulfamides pratiquées par le
professeur Gebhardt; le nom évocateur de l'article "les lapins de Ravensbrück"
(p88). "L'histoire de la collection de squelettes du professeur Hirt
est exemplaire de la science nazie" précise Henri Allainmat dans son article
(p95). Suit un encart sur les expériences sur les gaz de combat
(p101). Et comment en fin ne pas terminer avec le pire de tous, le plus
célèbre de ses médecins criminels, le bien nommé docteur Mengelé, un article de
Bernard Castel (p102)
Michel Grey et François Delatour nous
retracent ensuite le défense de ses assassins fassent à la
justice des hommes (p109, un encart sur le serment d'Hippocrate
(p11), un autre aussi sur la défense de Gehrardt Rose et sa tentative
d'autojustification (p114).
Enfin François Delatour a établi une
sorte de liste nominative sur le devenir des différents protagonistes médecins
et non médecins de cette peu reluisante histoire (p121), nous sommes
alors en 1976...
bonne
lecture