| | | | | | Les Catholiques français sous l'occupation
Jacques Duquesne | | | "Les Catholiques français sous l'occupation" répond à nombre de questions : l'attitude de l'épiscopat à l'égard du Maréchal Pétain, la collaboration avec les Allemands, l'entrée des catholiques dans la Résistance, les Juifs, le STO, l'antibolchevisme, le problème scolaire, les règlements de compte de la Libération, la difficile épuration des évêques compromis...
Et pour nous changer du style ampoulé de trop d'historiens contemporains, Jacques Duquesne manie une plume alerte et raconte l'histoire dans une vaste fresque, vivante et colorée. La table des matières en donne un aperçu.
L'ouvrage, dans sa réédition de 1986, vingt ans plus tard, est assortie d'une préface où l'auteur "analyse" son travail beaucoup mieux que je ne pourrais le faire . Extrait :
( ...) relisant cette histoire des catholiques français sous l'occupation, j'ai été frappé, bien davantage que je ne l'avais été il y a vingt ans, par ce qu'elle a d'étrange. Et c'est sur ce point que je voudrais insister, c'est ce qui justifie, plus que les explications et précisions qui précèdent, à la fois cette réédition et cette nouvelle préface.
Je m'explique, on est toujours tenté d'aborder l'histoire de cette époque en justicier ou en examinateur, de ranger d'un coté ceux qui ont vu clair et se sont bien comportés, et de l'autre ceux qui ont été aveuglés par la passion, la sottise, l'inexpérience, la naïveté, la vénération envers tel ou tel personnage d'exception, ou qui se sont révélés tout simplement lâches ou couards. Je ne soutiens pas qu'il soit anormal d'opérer de telles classifications, l'histoire juge, comme on dit. Et, le temps passant, l'attitude et les déclarations de nombreux responsables de l'Eglise surprennent plus encore aujourd'hui qu'hier. Même s'il faut les replacer dans leur contexte, préciser qu'on pouvait alors vénérer Pétain et haïr le nazisme, apprécier la politique intérieure de Vichy et détester sa politique extérieure, c'est-à-dire, la Collaboration, réelle ou prétendue telle. Même s'il faut ajouter, comme on l'a beaucoup fait (et parfois trop, au gré de l'historien) que s'ils le pouvaient, la plupart des Français se cantonnaient, ces quatre années dans une peureuse et prudente expectative.
Tout cela est vrai. Mais la plupart des évêques et des prêtres se voulaient alors des guides, hors du commun, et se prévalaient de leur autorité sans nuance. Or, certains, surtout parmi les plus élevés dans la hiérarchie, se compromirent avec un régime politique, celui de Vichy, comme ils ne l'avaient plus fait depuis la Restauration, et distribuèrent les blâmes aux chrétiens qui ne partageaient pas leur orientation politique ou leur interprétation du devoir civique, allant jusqu'à les accuser de pêcher. A l'égard de lois et de règlements qui violaient les droits de l'homme, ils n'émirent pas, à la différence de la plupart des épiscopats européens, de sérieuses et nombreuses protestations. Heureusement, les cœurs, comme je l'écris dans ce livre à propos des persécutions antisémites, étaient plus chrétiens que les esprits: autrement dit, ceux qui s'abstenaient de protester contre les lois, et jugeaient parfois normal que le gouvernement de Vichy s'attaque au "problème juif", les mêmes, donc, se préoccupaient de sauver les hommes, les femmes et les enfants que poursuivaient pour les déporter les polices françaises et allemandes.
Mais, je le répète, à la relecture de cette histoire, ce ne sont pas seulement ce cruel rappel des manquements ni, en sens contraire, l'inventaire du discernement et des héroïsmes qui m'ont le plus frappé. J'ai employé tout à l'heure un qualificatif: "étrange". Et j'y viens. Oui, voici l'étrange: Ces évêques qui se font photographier à Vichy entre Pétain et Laval, qui se retrouvent encore, en 1944 autour du cercueil de Philippe Henriot, propagandiste de la Collaboration, mais s'abstiennent d'assister aux funérailles du jeune résistant jéciste Gilbert Dru, qui ne veulent pas donner des aumôniers aux maquis mais admettent presque toujours le STO, ces évêques-là ont l'audace de lancer les premiers prêtres-ouvriers et la Mission de France, décident qu'il faut réformer le vieux catéchisme national, et mettent en train la réforme liturgique. Alors que la contre-révolution catholique semble l'emporter à Vichy, c'est en réalité le "virage à gauche" de l'appareil de l'Eglise qui se prépare. Et ces mêmes évêques qui bénissent et encensent Vichy commencent à prendre ce virage. Ou plutôt - Il faudrait en une telle matière nuancer chaque mot - à le faire prendre par leurs prêtres, et leurs successeurs.
Etaient-ils donc, en se montrant à la fois, et au sens propre, réactionnaires et révolutionnaires, doublement inconscients ? On ne peut se satisfaire d'une telle réponse, que leurs noms - Suhard, Gerlier, Liénard, parmi d'autres - suffisent à démentir, même si nombre de leurs faiblesses de jugement apparaissent dans ces pages de façons évidente. Mais ils n'étaient pas inconscients, il nous faut tenter de comprendre. Et pour comprendre, replacer ces quatre années dans une plus longue histoire (...)
La table des matières, exhaustive à souhait, brosse un large panorama de l'attitude des catholiques français sous l'occupation.
Table des matières
PREMIÈRE PARTIE - LA TENTATION DE VICHY
Chapitre premier : La France repentantePÉTAIN: "UNE BONNE MESSE N'A JAMAIS FAIT DE MAL A PERSONNE"
Pétain et la foi catholique. - Son respect pour l'Eglise. - Influence de l' Action française.
UN ACCÈS DE FERVEUR RELIGIEUSE.
Reprise de la pratique religieuse dans des milieux très divers. - Le Grand Retour.
"MEA CULPA" SUR LA POITRINE DES AUTRES.
La France a « péché ». - Mouvement d'accusation collective. - La participation des catholiques à ce mouvement. - Ceux qui s'y opposent. Chapitre II : L'Episcopat et PétainLA RENCONTRE GERLIER-SUHARD DU 9 JUILLET 1940.
Les préoccupations des cardinaux au lendemain de la défaite. - La première visite du cardinal Gerlier à Vichy : il pose le problème scolaire.
TRAVAIL, FAMILLE, PATRIE: « CES TROIS MOTS SONT LES NOTRES »
L'orientation du régime se précise. - Comment elle séduit les catholiques. - Première loi sur les congrégations.
L'HOMME PROVIDENTIEL ET VENERE.
Les principales déclarations épiscopales favorables au Maréchal à l'automne 1940. - Attitude plus réservée de monseigneur Saliège et de monseigneur Théas. - Monseigneur Chappoulie est chargé de représenter l'épiscopat à Vichy. - Déclaration collective du 24 juillet 1941. - Débat sur la question de la légitimité du régime.
« DÉSOBÉIR, C'EST TRAHIR » Chapitre III : L'Adhésion des catholiques à Vichy.« SOYEZ NOTRE BON DIEU, MONSIEUR LE MARÉCHAL ! »
Le « culte » du Maréchal dans le monde catholique.
LES VISITEURS DE VICHY.
Prêtres et laïcs à Vichy. - Le père Dillard. - Le père Doncoeur.
LES JEUNES: ENTHOUSIASME DES SCOUTS ET RÉSERVE DE DE L'ACTION CATHOLIQUE.
LA LÉGION DE FRANÇOIS VALENTIN.
L'ACTION FRANÇAISE: « TOUS LES ESPOIRS ONT ÉTÉ PASSÉS »
Influence de l'Action française dans le monde catholique. - La « divine surprise » . - Maurras et Vichy.
LA PRESSE CATHOLIQUE: LES ANCIENS ET LES NOUVEAUX.
Voix françaises (Paul Lesourd). - Soutanes de France (abbé Bergey). Demain (Jean de Fabrègues). - La Croix. Chapitre IV : Problème scolaire et politique religieuse.L'EDIFICE LAIC EN PERIL.
Jacques Chevalier et la question scolaire: les « devoirs envers Dieu », le catéchisme à l'école. - Chevalier remplacé par Carcopino qui remet en cause sa politique.
QUATRE CENTS MILLIONS POUR LES ÉCOLES LIBRES.
Débat sur la question des subventions à l'enseignement privé. - Loi du 2 novembre 1941. - Répercussions dans l'opinion.
LE STATUT DES CONGRÉGATIONS ET LA RESTITUTION DES BIENS DE L'EGLISE.
Nouvelle législation sur les congrégations. Diverses mesures d'aide à l'Eglise.
L'AFFAIRE DU CONCORDAT.
Propositions des évêques français. - Réserve du nonce. - Le cardinal Suhard au Conseil national. - Visites épiscopales à Vichy. - Anticléricalisme de la presse collaborationniste de Paris. - Anticléricalisme clandestin.
DEUXIÈME PARTIE - LA CONTESTATION
Chapitre V : Premiers refus et premières hésitations. Charles de Gaulle et la foi catholique. - Les catholiques dans la « France libre ».
HENRI, LOUIS, HONORÉ, COMTE D'ESTIENNE D'ORVES.
LE PREMIER TRACT.
Edmond Michelet. - Le père Maydieu. - La « saison Péguy ».
L'APPEL DE BEYROUTH.
André Colin.
« LIBERTÉ »
François de Menthon. - Le journal et le mouvement « Liberté » . - Attitude des démocrates-chrétiens.
SAMARITAINS, CLANDESTINS ET MARTYRS.
Gaston Tessier. - L'abbé Mansuy. - L'abbé Naudin. - L'abbé Bonpain. - Soeur Thérèse. - Le R. P. de Jabrun.
OBSTACLES ET DÉTOURS.
L'abbé Boulier, son expulsion de Monaco. - Le père Bruckberger et Darnand, son expulsion de Nice.
LES HÉSITATIONS D'« ESPRIT ». Chapitre VI : De Gilbert Dru à monseigneur Saliège : les regroupements de la RésistanceGilbert Dru, les Cahiers de notre jeunesse.
LYON CAPITALE.
Stanislas Fumet et Temps Nouveau. - Réunions autour d'Emmanuel Mounier. - Le « procès des 48 » résistants lyonnais.
LES DEMOCRATES-CHRÉTIENS A « COMBAT »
Le développement de Liberté. - Henri Frenay crée le M.L.N. - Fusion des deux mouvements et naissance de Combat.
« TÉMOIGNAGE CHRÉTIEN »
Le père Fessard, le père Chaillet. - L'amitié chrétienne. - Le premier Cahier : Répercussions dans l'opinion.
TOULOUSE: MONSEIGNEUR SALIÈGE. Chapitre VII : Polémiques et débats sur Vichy et la collaboration. FAUT-IL OBÉIR AU POUVOIR ÉTABLI ?
LA COLLABORATION
Le cardinal Baudrillart. - Positions favorables à la collaboration. - Monseigneur Mayol de Luppé. Philippe Henriot.
L'EGLISE HIÉRARCHIQUE ET L'OCCUPANT : « REALISME »
L'épiscopat et le nazisme. - Politique de l'occupant à l'égard de l'Eglise. - Rapports entre le cardinal Suhard et Abetz. - La justification de la politique de Vichy par le réalisme.
CONTRE LE « RÉALISME »
Bernanos et Maritain. - Les Cahiers du Rhône.
UN DÉBAT QUI PRÉPARE LES LENDEMAINS.
TROISIÈME PARTIE - DES CHOIX ET DES DRAMES
Chapitre VIII : La jeunesse : un enjeu. LES MOUVEMENTS CATHOLIQUES « TOLÉRÉS » EN ZONE OCCUPÉE.
LES CHANTIERS DE JEUNESSE: UNE AVENTURE.
LES COMPAGNONS DE FRANCE: UN BOUILLON DE CULTURE.
URIAGE: DE LA RÉVOLUTION NATIONALE A LA RÉSISTANCE.
VICHY: JEUNESSE UNIE OU JEUNESSE UNIQUE ?
La politique du secrétariat général à la Jeunesse.- Campagnes et tentatives en faveur de la jeunesse unique. - L'agrément des mouvements de jeunesse par Vichy. - L'affaire des Equipes nationales. - Le « directoire des grands mouvements ».
L'A.C.J.F. VERS LA RÉSISTANCE. Chapitre IX : La Charte du travail et la corporation paysanne : séduction.Dissolution de la C.F.T.C. - La politique corporative. - Opposition à la Charte à Lyon et à Toulouse. - Attitude de l'épiscopat. - Débat au sein des syndicats chrétiens. - Rupture avec la Charte le 27 juin 1943.
LES SYNDICALISTES CHRÉTIENS DANS LA RÉSISTANCE.
Yvon Morandat. - Libération. - Le Mouvement ouvrier français. - Marcel Poimboeuf à Londres. - Contacts avec la C.G.T.
UNE « REVANCHE » : LA CORPORATION PAYSANNE.
L'avant-guerre. - Louis Salleron et l'Union nationale des syndicats agricoles. - La Corporation. - Difficultés avec les mouvements d'action catholique. - Accord entre la J.A.C. et la Corporation. - René Colson. Chapitre X : Le problème juif, le retour de Laval au pouvoir, l'occupation de la France entière : refroidissementLes premières mesures antisémites. - Xavier Vallat. - Origines d'un antisémitisme chrétien.
PROTESTATIONS: LES PREMIÈRES REMONTRANCES DE L'ÉPISCOPAT A VICHY
Démarche de monseigneur Guerry à Vichy. - Protestation des professeurs de la faculté de théologie de Lyon. - Lettre collective de l'épiscopat au Maréchal. - Déclaration de monseigneur Saliège, les remous qu'elle crée. - Monseigneur Théas, monseigneur Gerlier, monseigneur Delay. - François Mauriac. - Paul Claudel.
SOLIDARITÉ : LES COEURS PLUS CHRÉTIENS QUE LES ESPRITS.
Faux certificats de baptême. - Réseaux de solidarité. - L' « Amitié chrétienne ». - Réactions de Vichy.
PIERRE LAVAL FACE AUX RÉTICENCES.
Pierre Laval et l'Eglise. - L'attitude des catholiques à son égard.
NOVEMBRE 1942 : FIDÉLITÉ TOUJOURS, MAIS RÉSERVES PARFOIS. Chapitre XI : Le service du travail obligatoire : crise.LES SILENCES DE LA HIÉRARCHIE.
Les jeunes face au problème du S.T.O. - Débat au sein de l' A.C.J .F . - Protestation au Conseil national d'Avignon.
LE CARDINAL LIÉNART INTERVIENT.
Déclaration de l'évêque de Lille, le 25 mars 1943. - La « consultation » du père Lebreton.
L'EGLISE REFUSE D'AFFRONTER LA PERSÉCUTION.
Lettre des trois cardinaux du 9 mai. - Hostilité de la presse de Paris et de Radio-Vichy. - Ambiguïtés. - Déception des résistants.
DÉBAT : L'A.C.J.F., L'ÉPISCOPAT ET L'AFFAIRE DES « THÉOLOGIENS ANONYMES »
PRÊTRES ET MILITANTS CLANDESTINS EN ALLEMAGNE : LA NAISSANCE DES PRÊTRES OUVRIERS.
LES MENACES DE RÉQUISITION DES FEMMES ET DES JEUNES FILLES.
Protestations de l'Assemblée des cardinaux et archevêques d'avril 1943 et février 1944. Chapitre XII : La résistance active, la lutte antibolchevique, l'enterrement de Philippe Henriot, l'aumônerie des maquis: déchirementsVERS L'INSURRECTION ARMÉE. VERS L'UNITÉ ?
Développement de la Résistance. - Première réunion du Conseil national de la Résistance. - Georges Bidault. - La collaboration avec les communistes : Front national, Comité national des écrivains.
JUSQU'AU MARTYRE.
Jean Gay. - Gilbert Dru et Francis Chirat. - Intensification de la répression.
VAINS EFFORTS DU GÉNÉRAL DE GAULLE POUR FAIRE ENTRER UN PRÉLAT DANS SON GOUVERNEMENT.
Monseigneur Chevrot. - Monseigneur Hincky. - Les chrétiens à Alger. - De Gaulle chez Pie XII.
LES RÉSISTANTS EN APPELLENT EN VAIN A LA HIÉRARCHIE.
L'ÉPISCOPAT ET LE « JUSTE MILIEU »
La défense des emprisonnés. - Maurras dénonce la J .E.C. - Exécutions sommaires de prêtres. - L'épiscopat refuse de se joindre à la campagne antibolchevique.
L'AFFAIRE DES BOMBARDEMENTS AÉRIENS.
EVÊQUES PROTESTATAIRES ET ÉVÊQUES EMPRISONNÉS.
Les affaires d'Ascq, Oradour-sur-Glane, Saint-Genis-Laval. - Arrestation de monseigneur Théas, monseigneur Piguet, monseigneur de Solages, monseigneur Rodié, monseigneur Moussaron.
DES MAQUIS SANS AUMONIERS.
GRAND CONCOURS D'ÉVÊQUES AUTOUR DU CERCUEIL DE PHILIPPE HENRIOT
QUATRIÈME PARTIE - L'APRES-GUERRE SE DESSINE
Chapitre XIII : L'Evolution politique des catholiques de l'Action française au progressisme ; le M.R.P.LE PROJET DE GILBERT DRU.
FAUT-IL UN PARTI CONFESSIONNEL?
Le groupe de la rue de Lille. - La réunion du 16 janvier 1944. - A. Colin et M.-R. Simonnet rédigent le manifeste du Mouvement républicain de libération. - Naissance du M.R.P.
A LA DÉCOUVERTE DE « L'AUTRE »
Chrétiens et communistes. - L'abbé Folliet.
DE LA DROITE A LA GAUCHE.
Les anciens Scouts. - Jeunesse de l'Eglise. - Economie et Humanisme. Chapitre XIV : Le « Petit Concile » de l'Eglise de France.L'abbé Godin et « France pays de mission ? ».
MISSION DE FRANCE ET MISSION DE PARIS.
RENOUVEAU PAROISSIAL, LITURGIQUE, THÉOLOGIQUE.
L'abbé Remilleux. - Le père Michonneau. - La liturgie dans les camps. - Réforme du catéchisme. - Retour aux « sources chrétiennes » . - La crise de 1943 chez les Dominicains.
L'ACTION CATHOLIQUE ET SES PROBLÈMES: DES GERMES DE CRISES.
Développement des mouvements de jeunesse.- Naissance du Mouvement populaire des familles. L'action catholique et l'action temporelle. - Le « mandat ». Conclusion. Pourquoi l'Eglise de France n'a pas été épurée.
Francis Deleu | Editeur : Grasset Date edition : 1966 Support : livre Genre : étude historique Période concernée : de 1939 à 1945 Région concernée : Ouest Europe Proposé par Francis Deleu le samedi 01 décembre 2007 à 12h31
Dernière contribution le lundi 22 juin 2020 à 16h38
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