Dans la littérature foisonnante née de la Seconde Guerre mondiale, avez-vous déjà trouvé un livre donnant la parole, pour conter la guerre, à ceux qui l'ont faite - 70 survivants d'une même unité (et quelle unité !) revivant collectivement de mémoire le vécu quotidien d'une aventure de cinq ans ?
Non, c'est un cas unique. Et vous devinez ce que cette oeuvre suppose de fraternité et de fidélité.
Connaissez-vous une unité blindée française qui ait guerroyé sur trois continents, de 1940 à 1945, sans jamais tomber sous les ordres du gouvernement de vichy, parcourant la planète du cap Nord au cap de Bonne-Espérance pour garder vivante une flamme qui avait vacillé sans tout à fait s'éteindre ?
C'est aussi un cas unique
Quelle autre unité française a gagné Narvik, rallié le Gabon, pris Damas, participé à la défaite de Rommel à deux pas d'Alexandrie, à la libération de la Tunisie, à celle de la Normandie, de Paris, de Strasbourg, à la prise de Berchtesgaden ?
Il n'y en a pas d'autre.
Ce livre attend son "Spielsberg français" qui devrait tout de même se dépecher s'il veut, comme dans "band of brothers", illustrer son film avec des interviews de ces vétérans qui n'ont pas peur de parler et on tant de choses à raconter.
Ce que les anciens de la "Compagnie de chars" ne disent pas dans la présentation de leur livre, c'est qu'à 80 ans passés, ils ont failli en venir aux mains avec d'autres anciens de la 2e DB. Ces derniers leur reprochaient de faire dans cette "chronique" certaines révélations embarassantes et ils n'assument probablement toujours pas d'avoir été, pendant un temps, dans le camp adverse.
Jacques. |