En 1990, Jacques Vergès, l'avocat de Barbie, publia le fameux... fumeux serait plus adéquat... "Testament de Barbie". Ce testament, rédigé en fait par l'avocat, accusait purement et simplement les Aubrac d'avoir trahi la Résistance. Les historiens unanimes ont dénoncé ce trucage éhonté.
L'affaire aurait pu en rester là si ce n'est qu'en avril 1997 sortait en librairie un livre: "Aubrac, Lyon 1943" signé Gérard Chauvy. Ce dernier prétend passer au crible de nombreux documents qui sont censés montrer les contradictions entre les écrits des Aubrac et la réalité des faits historiques. Parmi les documents soumis au lecteur, Chauvy n'hésite pas à proposer le "Testament". Le livre suscite une levée de boucliers chez les résistants et, c'est sans doute dommage, de simples haussements d'épaules chez les historiens sceptiques. (Une exception notable: l'historien François Delpla qui s'engage corps et âmes à réfuter point par point les insinuations de Chauvy).
Chauvy est lourdement condamné par la Justice pour calomnies. Mais le mal est fait. Le soupçon s'installe. La rumeur se propage.
Mis en cause par le livre de Chauvy, Lucie et Raymond Aubrac ont voulu s'expliquer devant une assemblée d'historiens. Ce débat a pu se tenir dans les locaux du journal "Libération". Le 17 mai 1997, réunis autour d'une table, Lucie et Raymond Aubrac répondent aux questions de huit historiens, tous spécialistes de l'histoire de la Résistance.
C'est ce débat que nous vous proposons en vous laissant le soin, en toute objectivité, d'en apprécier ou de ne pas en apprécier la teneur.
Francis. |