La lune de miel entre la truanderie française et les autorités d'occupation débuta des juin 1940 et l'entrée des nazis dans Paris. Des cette époque, le milieu se mit au service de l'occupant pour mieux participer au pillage systématique de notre pays.
Dans un premier temps, l'auteur nous décrit l'organisation et le fonctionnement des divers services nazis de répression et de renseignement; en particulier, les bureaux d'achat dont celui d'Herman Brandl dit "Otto"; et leurs rôles centraux dans le recrutement de truands patentés...qui mieux que la pègre pour acheter ou saisir en se montrant suffisamment persuasif quelques biens que se soient.
Mais ces bureaux avaient aussi une mission de renseignement, et les services allemands firent aussitôt libérer des droits commun en les dotant de cartes de police mais d'armes aussi.
En prenant l'exemple le plus représentatif des officines de la voyoucratie parmi la dizaine existant à l'époque dans la région parisienne, l'auteur nous fait revivre grâce à l'apport de nombreuses archives jusque la inédites, la bande de la rue Lauriston plus communément surnommée "la carlingue". D'auxiliaire des pillards en auxiliaire de
police, la bande a Lafont finit en 1944 par devenir la trop célèbre "brigade nord-africaine", de sinistre mémoire, en participant ouvertement a la lutte contre le maquis.
Et si a la libération, quelques têtes tombèrent sous le couperet de la justice, telle celle de Henri Chamberlain ou de l'ex inspecteur Bonny, d'autres firent les beaux jours du grand-banditisme jusque dans les années 60. Avec Abel Danos dit "le Mamouth" qui fut de tous les combats de la carlingue, à Jo Attia dit "Jo le boxeur" ou "le roi du non lieu" qui commença sa carrière rue Lauriston avant d'être déporté et de revenir de Buchenwald, ou encore Georges Boucheseiche que l'on retrouva lors de l'affaire Ben Barka.
"La carlingue" a fourni au milieu français quelques unes de ses celebrites.
On constata, longtemps après le démantèlement de la bande Bonny-Lafont et l'exécution de son chef, que cette école du crime de la rue Lauriston avait bel et bien porte ses fruits, car les bandits issus de ce cercle, des malfrats sortis de l'école de "monsieur Henri", continuèrent longtemps a régner sur le milieu, et une bonne partie de ces
"pointures" qui émergèrent ensuite dans l'après guerre fut constituée d'hommes qui par leur engagement sous l'occupation ou par leurs amitiés, avaient en commun
cette mémoire: la "gestapo française"..."
Bonne lecture