Bonsoir,
Le titre pourrait aussi s'appliquer aux Allemands, les vaincus de 1945 dans les ruines de leur Reich qui devait durer mille ans et qui furent peut-être bien en fin de compte les "vainqueurs" des soldats de Lattre oubliés d'une France retournée aux problèmes de ravitaillement, mais les avaient-ils vraiment oubliés un jour entre 40 et 44, à part chez quelques "fous" géniaux et rebelles ? J'ai lu chez certains auteurs que les vainqueurs (militaires) d'une guerre l'a perdaient parfois... Malaparte le dit très bien dans "La Peau" et dans "Kaputt ".
L'indifférence de l'opinion française durant ces derniers mois de guerre en Europe pèse dans la conscience des combattants qui se sentaient oubliés, malgré le travail enthousiaste des reporters de guerre. Un Roger Vailland, par exemple, était le correspondant de "Combat" auprès de la lère armée; il a rapporté dans des articles brillants les combats des Français en Allemagne en s'efforçant de bousculer ses lecteurs. Lors de ses brefs aller-retours à Paris, il exprimait le décalage entre la dureté des conditions sur le front et l'impression laissée chez l'écrivain par une capitale qui avait déjà oublié les quatre années de guerre et l'Occupation.
Je me demande si Jean-Christophe Notin a souhaité aussi nous rappeler cette vérité douloureuse... Le vainqueur est un futur vaincu et toute victoire aliène celui qui l'emporte.
Bien cordialement,
RC |