Bonsoir,
N'y a-t-il pas quelques éléments de réponse dans l'ouvrage de Henry Rousso (L'évènement, la mémoire, l'histoire) ?
Je ne me souviens plus quel auteur parlait de "mémoire défensive" pour désigner les travailleurs en Allemagne, requis du STO. Après la guerre, ils ont revendiqué le droit d'être appelés "déportés du travail". Les déportés des camps et les résistants leur ont refusé ce statut au nom de la hiérarchie des souffrances. Et même, au yeux de beaucoup de résistants, le requis était également un non-réfractaire ayant fui son devoir.
Rien n'est simple! Le même auteur parle de "mémoire repliée" pour désigner les prisonniers de guerre. C'est le groupe le plus important et, à y regarder de près, le groupe le plus silencieux. Ce sont les soldats de la débâcle et ils incarnent dans la mémoire (dans leur mémoire (?)) la preuve vivante de l'humiliante défaite.
Bien cordialement,
Francis. |