Si le bilan militaire de la résistance fut finalement très proche de zéro, je pense que son bilan moral est tout autre.
Lisez ce qu'en dit Edgard de Larminat :
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La considération que le monde a pour une nation, qui pour celle ci est un élément important de sa situation, car nul ne vit seul, ne se mesure pas seulement à sa population, ses richesses, sa culture, mais avant tout selon sa virilité. Celui qui est réputé n'avoir le désir ni la force de défendre son bien, celui-là est une proie désignée.
Les gens raisonnables et " arrangeants " sont durs d'oreille. Le choc du glaive de Brennus dans la balance, son Vae Victis, cela ne leur dit rien. Et pourtant à certains moment c'est ce qui règle tout.
Notre réputation de virilité, de valeur militaire, avait été terriblement atteinte en 1940. Les railleries des deux colosses, l'Américain et le Russe, étaient cruelles à subir. Certes les F.F.L., puis l'armée d'Afrique, celle d'Italie, la 1re Armée, avaient montré que le soldat français gardait sa valeur. Mais c'étaient des troupes de métier et en majorité composées de Nord-Africains, Africains, étrangers. Il était de toute autre portée que nos F.F.I., soldats sortis spontanément du terroir, démontrassent leur pugnacité, leur capacité à battre sur son terrain un ennemi puissamment armé et bien entraîné.
Ceci est évident sur le plan mondial. Mais cela touche aussi la nation prise en elle-même. Un pays qui a été battu, humilié, ruiné, ne peut reprendre son essor vers la renaissance s'il ne s'appuie sur une bonne conscience, la conscience de mériter son renouveau, de pouvoir porter la tête haute, d'être dégagé et lavé de ses souillures et de ses hontes par des actes de combat et des sacrifices, et quand bien même ceux-ci ne seraient-ils pas immédiatement payants.
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Amicalement
Jacques |