Pierre Miquel, n'en déplaise aux grincheux et aux envieux, est à juste titre considéré comme l'un des meilleurs spécialistes de la 1ère guerre mondiale, plus particulièrement attaché à nous rapporter les conditions de (sur)vie de ces Poilus auxquels il a consacré plusieurs essais.
Après de nombreuses années plongé dans les archives du premier carnage industriel, il n'est pas blasé et le prouve avec ces lignes :
"Ni les responsables allemands, ni les français n'ont jamais demandé pardon à ceux qu'ils ont fait mourir par millions de l'hécatombe dans laquelle ils les ont entraînés. Ils ont prôné la réconciliation dans l'oubli, ou dans le souvenir ému, comme s'il n'y avait pas de coupables à cette guerre de trente ans, comme s'il était vain d'en rechercher, comme si les mécanisme de l'Histoire avaient fait tout le mal.(...) Quant à ceux de Verdun que l'ont est soudainement pressé d'oublier, ils ont donné sans le savoir une leçon au monde d'aujourd'hui : leur courage imprévisible, leur acharnement à survivre ont pu avoir raison paradoxalement de la guerre industrielle, celle qui les considérait comme un matériel parmi d'autres, celle dont les critères et les objectifs étaient partagés par leur propre état-major, au nom du droit.
Ils ont appris à mourir pour rester simplement des hommes."
Ce sont les derniers mots de son essai.
Amicalement,
René Claude |