... les soldats perdus de l'OAS n'auraient pas arrêté l'inéluctable processus qui conduisait à l'indépendance de l'Algérie; ils auraient été responsables devant l'histoire d'une guerre civile, mais les Français avaient déjà choisi: l'Algérie, à court terme, ne ferait plus partie du territoire national.
Les "têtes pensantes" militaires de l'Algérie française ont toujours sous-estimé, quand ils ne les oubliaient pas complètement, deux acteurs essentiels en ces débuts de la Ve République: les français métropolitains et le contingent. Ils ont cru, obnubilés par la perte de l'Empire, que tous les Français partageaient leurs positions colonialistes et "salazaristes" (pour dire vite). Ils vivaient dans les chimères, ayant appris quelques concepts sur la subversion lors de leur séjour en Indochine sur lesquels ils crurent bâtir une théorie pour (re)gagner à la France les masses musulmanes. A l'ère des Buis et des Beaufre qui travaillaient sur la force de dissuasion atomique au plan mondial, ils avaient (encore !) un conflit de retard.
Dès lors, il ne restait pour les plus extrêmistes d'entre eux que l'exil mercenaire ou l'attentat du désespoir.
Amicalement,
René Claude |