Google m'a indiqué cette page
Qui publie des extraits d'un livre d'Yves Bénot. Massacres coloniaux, 1944-1950 : la IVe République et la mise au pas des colonies françaises, La Découverte, 2001.
Voici le passage qui nous concerne :
***(p.67) S'i1 s'agissait de provoquer des manifestations violentes, le but est atteint dès les premières heures de la matinée du 29 janvier 1944, à Rabat, puis dans la ville jumelle de Salé. A Rabat, des milliers de Marocains, furieux, marchent vers le palais du sultan. Au passage, comme à Sétif, leur colère se tourne contre quelques Français rencontrés par hasard. Gendarmes et blindés interviennent, d'abord à Rabat le matin, puis à Salé l'après-midi. La manifestation est encore plus massive dans cette dernière ville, mais la médina sera encerclée, puis occupée et les troupes et la police perquisitionnent et arrêtent. Il y a quatre morts français, quelques-uns du côté marocain. A Casablanca, autre tentative de manifestation : trois morts marocains. Mais le lendemain, le 30 janvier, comme pour faire contrepoint à l'ouverture de la conférence de Brazzaville, c'est Fès, l'ancienne capitale et centre religieux, la ville où le traité du protectorat de 1912 a été imposé, qui se soulève, et ici l'affaire sera de plus grande ampleur. Pour briser l'insurrection, il faudra un véritable siège d'une semaine. L'aviation survole la ville, contre laquelle des canons sont braqués. Il paraît que Gabriel Puaux, venu sur place le 2 février, se serait opposé à un bombardement d' artillerie que le général Suffren s'apprêtait à ordonner. Ici aussi, les tirailleurs sénégalais sont envoyés en première ligne, et sont vivement pris à partie s'il s' en trouve un d'isolé. Il y eut des dizaines de morts, entre plus de trente et soixante selon les estimations, des milliers d'arrestations. Des années après, le bruit courait toujours au Maroc que Fès avait été attaquée au canon. Chemin faisant, deux autres dirigeants de premier plan de l'Istiqlal, Lyazidi et Laghzaoui, ont été arrêtés : eux aussi resteront détenus de longs mois, sans jugement ni instruction. ***
Donc Bénot devrait savoir que les FFL n'y sont pour rien. Mais comme son livre tend à démontrer les responsabilités Gaulliennes dans les débordements de la décolonisation, il s'est peut être laissé emporté.
C'est humain, mais pas très historien selon la définition de ce que devrait être un historien.
Jacques