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Edition du 27 mai 2021 à 14h27

A l'intention des modérateurs ... / Les lecteurs de LdG

En réponse à -2
-1Pour publication de votre étude de F.Deleu

Un arrêt secret en Vendée ? de FRIBOULET Jean-Edouard le jeudi 27 mai 2021 à 11h59

« Il n’y a pas de fumée sans feu »

Préfaces

François Delpla - Historiographe d’Hitler.
« Cher Jean-Edouard, en voilà, une bonne nouvelle !
L’ouvrage sera très volontiers accueilli ».


Harald Sandner - Historien des déplacements d’Hitler.

« Ce qui est connu et ce qui est vrai : Hitler vénérait Napoléon et connaissait très bien l'histoire. Un détour n'est donc pas improbable.
Il n'en est pas fait mention dans la littérature. Vous seriez le premier à faire des recherches. Comme la carte postale a été gravée par une personne qui n'avait manifestement pas la visite d'Hitler comme objectif principal, et comme elle est manifestement contemporaine et n'a pas le fond d'un faux qui est ensuite vendu aux enchères, cela en dit long.
Dans toutes ces circonstances, les circonstances locales et temporelles, je considère que l'information est authentique.
Merci encore pour vos informations ! c’est une autre pièce
du puzzle dans la vie du dictateur ».

Je dois ces recherches longues de 10 années
au témoignage anonyme d’une carte postale
du Château des Roches-Baritaud

Aux témoignages de Sterlangeais
et en particulier à Gabriel de Fontaines.
*
Aux archives de Saint-Vincent-Sterlanges.
*
Aux archives de Vendée.
*
Aux archives de la Presse.
*
Aux archives de la SNCF.
*
A de nombreux ouvrages historiques.
*
Aux historiens Henri Amouroux, François Delpla
et Harald Sandner
qui m’ont aidé avec intérêt.

Je dois mon acharnement à mon sens inné du devoir de Mémoire et marqué
par la déportation et l’extermination de 11 membres de ma famille dans les camps nazis.
*
Par un oncle grand résistant déporté à Buchenwald.
*
Par un oncle curé et passeur dans les Pyrénées-Orientales.
*
Par un cousin « Juste parmi les Nations ».
*
Par un oncle collabo de la Gestapo Française.

Jean-Edouard Friboulet, le 11 novembre 2020

« Hitler (de triste mémoire) se serait arrêté en Vendée au château des Roches-Baritaud lors de son voyage en Espagne pendant l’Occupation ».

Voilà un étonnant témoignage manuscrit anonyme
au dos d’une carte postale du château des Roches-Baritaud.

En fin de matinée du 24 octobre 1940, le train blindé d’Hitler « Amerika » en provenance d’Hendaye,
se serait arrêté en gare de Saint-Vincent-Sterlanges avant l’entrevue de Montoire ?

Hitler et Von Ribbentrop lors d’un voyage en Pologne devant son train blindé
Photo Heinrich Hoffman -1939

Le complexe industriel et ferroviaire de Saint-Vincent-Sterlanges
en 1920 (ci-dessus) et en 1950 (ci-dessous).

Cartes postales collection privée. JEF © DR

Le témoignage d’un anonyme au dos de la carte du château des Roches-Baritaud.

Dans le Bulletin Municipal 1984 « Le Mot du Maire André Fonteneau ».

« Pour sa troisième édition notre bulletin communal a changé de page de garde. Due au talent du même auteur que la précédente, son dessin représente sous un angle inusité un aspect de ce que l’on a coutume d’appeler l’ancienne ruine à ciment.
En fait, pour les Sterlangeais de vieille souche, elle évoque la mutation industrielle qui eut lieu avant la dernière guerre : à gauche l’amorce des silos à ciment aménagés pour le stockage des vins de la distillerie, à droite la cheminée de briques construite en 1937 pour la création de cette activité et qui s’élève à 27 mètres de hauteur (approximativement celle de notre clocher).
Après 5 ou 6 années de silence, ces lieux reprenaient donc vie et l’espoir renaissait dans une commune qui, dans les années 1920 à 1930 était la plus industrialisée du département et la plus … cosmopolite. De fait l’activité fut intense et je garde personnellement le souvenir de 97 wagons citerne stationnés dans la gare et l’usine ! Puis vint la guerre et la distillation ne reprit qu’en 1950* pour s’arrêter dans les années 60 avec l’arrachage des plants prohibés. Un dépôt d’engrais et de séchage de maïs lui succédèrent modestement jusqu’à cette dernière décennie.
Des contacts ont été pris avec la Société Immobilière de Paludate propriétaire des lieux. Pour la petite histoire, notons qu’elle est présidée par Monsieur Guy Tesseron1 dont certains ont certainement gardé le souvenir. Elle est favorable à l’étude de toutes les suggestions de vente en totalité ou par lots. La Chambre de Commerce et d’Industrie également contactée est prête à aider de son expérience en la matière.
Peut-on espérer un renouveau industriel dans la commune ? Il serait bien téméraire de l’affirmer. Ce ne peut être qu’un projet de longue haleine dont le cheminement comportera bien des embuches.
Les bases peuvent toujours en être posées. C’est n’en doutons pas un vœu cher à tous ». André Fonteneau (1984).

Dans le Bulletin Municipal du deuxième semestre 1994.

10 ans après, Maurice Bertrand Maire honoraire, contredit André Fonteneau* : « Peu avant la guerre de 1939, les usines fermèrent après la faillite de la Société des Ciments de l’Ouest. Elles furent rachetées par la Société Tesseron Frères qui transforma l’usine à ciment en distillerie, qui fonctionna plusieurs années, activité qui devait se poursuivre jusqu’en 1960 »1.
Aujourd’hui, la cimenterie n’existe plus. Depuis avril 1989, elle a rendu l’âme. Il a fallu 60 kilos d’explosifs pour la détruire par implosion. Actuellement, le site a été réaménagé pour y installer des silos à céréales. L’exploitation est assurée par la Société Agro-Bocage.

Etude sur le passage possible du train d’Hitler
à Saint-Vincent-Sterlanges en Vendée dans la matinée
du 24 octobre 1940.

Rappel de l’existence d’une carte postale à l’image du Château des Roches-Baritaud (Vendée) dont le manuscrit anonyme témoigne de l’événement surprenant :
« Château bâti avec et sur des restes de l’ancien Castel du Sieur de Chateaubriand (1249). A reçu la visite de Napoléon 1er et servi de séjour à Joséphine de Beauharnais. Est actuellement la propriété de la famille Marchegay. Hitler (de triste mémoire) s’y serait arrêté lors de son voyage en Espagne ».
Lorsque j’ai rencontré vers 2010 le propriétaire Edmond Marchegay dans son château afin de lui présenter la fameuse carte postale, il fut étonné de l’information contenue. Après un long entretien à ce sujet, on a pu en retenir un possible arrêt discret d’Hitler devant le château, en mémoire de Joséphine et de l’Empereur que le Führer admirait. A la fin de mon passage, il me pria de le tenir au courant de mes recherches. Je lui envoyais plus tard ma première étude.

Les évènements historiques dans le canton de Chantonnay au début de l’invasion allemande.

L’avant-garde allemande est arrivée le 23 juin 1940 à Chantonnay le lendemain de la signature de l’Armistice entre Hitler et Pétain.
Les troupes allemandes s’installèrent peu après le 28 juillet dans le canton. « Il y a eu deux occupations à Saint-Vincent-Sterlanges, la première dans l’été 1940 et la seconde plus longue pendant l’hiver 1940 jusqu’au printemps 1941. La Kommandantur était installée à St. Vincent dans notre maison » témoigne Gabriel de Fontaines dans le bulletin municipal de janvier 2006.
Le 22 août 2006, Gabriel de Fontaines me recevait chez lui pour débattre autour de la carte postale. Il m’apprit que la cimenterie de Saint-Vincent-Sterlanges avait été mise en adjudication avant la guerre et reprise par l’industriel bordelais Guy Tesseron1 qui possédait par ailleurs une importante distillerie sur le même site depuis sa création en 19372. Il ajouta que la cimenterie avait été remise en service et que la distillerie approvisionnerait plus tard les usines de Peenemünde en biocarburants pour les essais de prototypes V1 et V2. Il m’a confié que des trains de wagons-citernes partaient régulièrement pour l’Allemagne et qu’à la Libération il avait avec d’autres résistants empêché le dernier convoi, transportant du bioéthanol vers l’Allemagne, de quitter la gare3.

Duclos le directeur de la cimenterie, placé en 1940 par l’industriel bordelais, habita le pavillon4 dans l’enceinte de l’usine sur la route des Roches, dont les murs avaient été couverts de croix gammées à la Libération. Il a été condamné pour acte de collaboration avec l’ennemi selon le témoignage en 2008 de Gabriel de Fontaines.

Dès l’Occupation, Adrien Fonteneau le chef de gare de Saint-Vincent-Sterlanges a été soumis contre son gré à l’autorité des allemands, au silence et au simple fait que le réseau des chemins de fer français était sous contrôle de la Deutsche Reichsbahn en zone occupée. A la Libération son fils André Fonteneau, géomètre, installa son bureau dans l’ancien pavillon du directeur de la cimenterie.

L’industriel bordelais Guy Tesseron était un membre actif du groupe « Collaboration5 », fondé en 1940 par Alphonse de Châteaubriant, dont le siège régional se trouvait à Bordeaux. Il regroupait des commerçants, des négociants et des entrepreneurs qui collaboraient avec les allemands pour des raisons économiques et politiques. Alphonse de Châteaubriant a été fortement soutenu par l’ambassadeur Otto Abetz et Joachim Von Ribbentrop qui seront tous deux présents à Montoire. Il faut rappeler qu’Alphonse de Châteaubriant, séduit par le national-socialisme d’Hitler, avait rencontré le Führer à Berchtesgaden le 13 août 1938. Après la Libération, réfugié en Autriche, il a été condamné à mort par contumace le 25 octobre 1945 par la cour de justice de Paris.

Au sujet de l’opération Todt projetée bien avant l’occupation.
Après son arrivée au pouvoir en 1933, Hitler confia à l’ingénieur Fritz Todt6 un ministère du travail destiné à employer les très nombreux chômeurs sur des chantiers de construction d’autoroutes de 1933 à 1938, ensuite le déploiement d’un système fortifié, la ligne Siegfried, face à la ligne Maginot. Après la défaite de la France, l’organisation Todt (OT) se mit au service de la Wehrmacht afin de reconstruire les routes, les voies ferrées, les pistes d’aérodromes et dégager les voies fluviales et portuaires. C’est au cours de l’été 1940 que l’organisation construisit en quelques semaines sur les côtes du Pas-de-Calais plusieurs batteries d’artillerie lourde. En 1941 elle mettait en chantier sur les côtes atlantiques françaises les bases sous-marines de Brest, Lorient et Saint-Nazaire…
En Vendée à partir de 1942 une main-d’œuvre importante de travailleurs locaux fut employée par l’OT dans une vaste campagne de propagande axée sur des hauts salaires et de multiples primes. En particulier l’OT est à l’origine d’importantes réquisitions d’entreprises du bâtiment et du transport de matériaux, ciments, graviers et sables. Des carrières, toujours visibles, jouxtaient la cimenterie de l’autre côté de la route des Roches.

Une loi d’octobre 1941 a fixé les règles générales dans l’organisation du ravitaillement dans le cadre national, régional et départemental. Un arrêté ministériel de novembre 1941 fixe les règles de la composition, du fonctionnement et du contrôle des comités centraux de ravitaillement. En 1942 sont désignés en Vendée les agents chargés de la collecte des légumes d’hiver et leurs zones de ramassage7.
Il est étonnant qu’aucune de ces zones n’ait été désignée à Chantonnay et que les communes de Saint-Germain-de-Prinçay et de Saint-Vincent-Sterlanges n’ont pas été prospectées. Elles n’apparaissent pas dans les archives de Vendée probablement réservées secrètement à la distillerie pour la production de biocarburants destinés à l’Allemagne.

Le périple du train blindé d’Hitler « l’Amerika » en protection rapprochée.
Dans son ouvrage « Sur la scène internationale » (1950), Paul Schmidt, interprète officiel du Reich, présent dans toutes les conférences internationales et tout au long du voyage d’octobre 1940, écrira : « Rendez-vous vite à la gare, on va sonner l’alerte aérienne ! m’annonça-t-on du central téléphonique des Affaires étrangères dans la soirée du 20 octobre 1940. J’étais sur le point d’entreprendre un grand voyage qui devait me faire parcourir en quelques jours plus de 6000 kilomètres, me conduire à Hendaye jusqu’à la frontière franco-espagnole, à Montoire et ensuite à Florence8 en Italie en faisant un vaste détour par Mannheim et me ramener enfin à Berlin ».
Parti de Munich le 21 octobre à 5h00 du matin, le train blindé d’Hitler « Amerika » avait devancé celui de Ribbentrop « Heinrich », celui de Schmidt « Von Dörnberg » et probablement, un troisième train de l’OKW (Haut commandement de la Wehrmacht) en protection rapprochée. Le voyage était sous le nom de code « Erika ». Pour ses déplacements Hitler préférait le confort de son train spécial et empruntait des itinéraires compliqués ou des voies ferrées secondaires.
Après un passage en Belgique et une nuit à Yvoir chez Göring, puis Laon, un grand tour de Paris et Vendôme, les trains d’Hitler, de Ribbentrop et de Schmidt arrivèrent vers 18h30 à Montoire9. Un court entretien entre Hitler et Laval10, en présence de Ribbentrop et Schmidt, servit à préparer une rencontre avec le maréchal Pétain prévue deux jours plus tard au même endroit. Tard dans la nuit les trains spéciaux partirent en direction de l’Espagne.

Plus de vingt heures leur restaient pour parcourir un itinéraire d’environ 700 km : Montoire, Tours, Bordeaux et enfin Hendaye.

Arrivés à Hendaye11 le 23 octobre vers 16h00, Hitler et Ribbentrop attendirent une heure sur le quai le train spécial de Franco qui entra en gare avant leur entretien dans le wagon-salon de l’Amerika. Les négociations furent difficiles et finirent sur un échec malgré un dîner et une courte reprise de la discussion tard dans la nuit. Hitler furieux quitta Hendaye le 24 octobre vers 4h30 du matin suivi des trains de Ribbentrop et Schmidt. Ces derniers sont restés la nuit pour tenter de persuader les diplomates espagnols, sans succès. Ils retournèrent par avion à Montoire dans la journée. On ne sait de quel voyage était le photographe Hoffmann ?

Pendant ce temps le train blindé d’Hitler suivait son parcours d’environ 800 km via Bordeaux, Rochefort, La Pallice, Luçon, Chantonnay, Saint-Vincent-Sterlanges, Chantonnay, Bressuire, Thouars, Chinon, Tours et arriva enfin à Montoire à 15h29 où devait avoir lieu vers 18h00 l’entretien historique12 Pétain-Hitler qui devait sceller les bases de la Collaboration de la France avec l’Allemagne.

L’arrêt de l’Amerika à Saint-Vincent-Sterlanges ?

Admettons que l’auteur du manuscrit ait dit la vérité. Alors imaginons le scénario de ce qui aurait pu se passer ce jour du 24 octobre 1940 en fin de matinée quand le train blindé d’Hitler s’arrêta 500 mètres avant la gare de Saint-Vincent-Sterlanges, planqué dans une voie en déblai d’environ 600 mètres et protégé par deux rangées d’arbres encore feuillus, par un temps de brouillard. A l’arrière du train il ne fallut au Führer que 700 mètres de trajet dans une voiture de la Wehrmacht pour aller admirer le château des Roches-Baritaud où planaient les fantômes de Joséphine de Beauharnais et de Napoléon. De retour dans son train il n’était pas question de recevoir sous bonne garde Guy Tesseron et Duclos13, le premier dans le cadre de la production de biocarburants destinés aux usines de V1 et V2 en Allemagne, le second dans le cadre de l’OT en prévision de la production de ciment sur les chantiers de l’atlantique14. L’arrêt du Führer était secret.

Les acteurs :

Hitler était toujours très bien informé des moindres détails historiques et géographiques de la France et en particulier de Napoléon qu’il admirait. L’arrêt à Saint-Vincent-Sterlanges n’avait pas un but en lien avec la future politique de collaboration industrielle avec la France.

Otto Abetz était ambassadeur d’Allemagne à l’Hôtel de Beauharnais à Paris depuis août 1940. Il avait été prié par Hitler d’affaiblir la France par la division des partis collaborationnistes. Il prônait la paix et l’unification de l’Europe sous la domination allemande. Il favorisa la collaboration avec les syndicats et les fédérations de travailleurs15.

Joachim Von Ribbentrop a été ministre des Affaires Etrangères de 1938 à 1945. Il avait exercé divers métiers dont celui d’importateur de vins, Champagnes et spiritueux. Il avait aménagé luxueusement son train blindé et suivait tout le temps le Führer dans ses déplacements.
Après le conflit il devint représentant de Champagne pour Pommery.

Alphonse de Châteaubriant, écrivain français, chantre de la Collaboration avec l’Allemagne, avait fondé le mouvement « Collaboration » dont l’industriel bordelais Guy Tesseron, propriétaire de la cimenterie et de la distillerie, était un membre actif. Le vice-président du groupe était Jean Weiland ancien représentant en Champagne et vieil ami d’Otto Abetz et de Ribbentrop.

Guy Tesseron était le fils d’Abel Tesseron qui avait créé sa propre entreprise de cognac.

Enfin pour compléter le dossier il faut ajouter un document d’archives important : le 24 octobre 1940, avant l’entrevue Pétain-Hitler, le médecin Bernard Ménétrel et conseiller privé du Maréchal, son « éminence grise », réputé pour être très bien informé, avait pris des notes sur des cartes-lettres concernant les entretiens de Montoire. Sur l’une il écrit : « on attend avion de Ribbentrop et train H. » et sur une autre : « Départ pour destination inconnue vendéenne, Montoire escorte allemande, Arrivée à Montoire à 18h et parti à 19h45… ».16 Après l’échec total des négociations à Hendaye, l’entretien de Montoire fut pour Hitler une formalité car la collaboration était déjà bien engagée depuis longtemps. Après la rencontre historique et un dîner dans le wagon-restaurant, le train blindé poursuivi son parcours vers l’Allemagne quand un évènement, qui mit le Führer en rage, le détourna vers l’Italie : la guerre était déclarée par Mussolini avec la Grèce8.

Notes

1 - L’Ouest Eclair du 18 janvier 1938 – pages la Roche-sur-Yon.
Et dans le bulletin municipal Sterlangeais du 2ème semestre 1994 : Maurice Bertrand, Maire honoraire écrit : « Au plus fort de son activité, la production d’alcool atteignit 1200 hectolitres par jour absorbant ainsi la production vinicole locale qui n’était pas destinée à la consommation. A cette époque, il n’était pas rare, alors, de voir stationner à la gare et près de la distillerie, des trains de wagons, dont beaucoup prenaient le chemin de l’Allemagne »
2 - Archives départementales de la Vendée – 5M301-21 du 23 décembre 1937.
Et dans le Mot du Maire André Fonteneau dans le bulletin Municipal 1984.
3 - Archives départementales de la Vendée – 1W57/718.
4 - Le pavillon muré est toujours visible dans l’enceinte de l’usine en ruines.
5 - « Bordeaux brûle-t-il ? Ou la libération de la Gironde, 1940-1945 » par Dominique
Lormier – pages 50 et 51.
6 - Le Mur de l’Atlantique par Rémy Duquesnes - Editions Ouest-France
7 - Recherches Vendéennes – N°3/1996 – pages 56, 57 et 69.
8 - Au cours de son retour en Allemagne Hitler apprend la déclaration de guerre de Mussolini à la Grèce et furieux détourne son train pour une rencontre avec le Duce à Florence.
9 - « Montoire : rencontre historique improvisée » par Claude Gounelle – pages 702 à 712.
10 – « Merde alors » éclata Laval quand il apprit qui serait son interlocuteur, alors qu’il croyait rencontrer Ribbentrop – « Laval » par Fred Kupferman – page 264.
11 - Ina.fr - « Entrevue historique du chancelier Hitler avec le général Franco » Film.
12 - « La réunion de Montoire à laquelle participèrent, hormis Pétain et Laval, Keitel et l’interprète Schmidt, se tint dans le wagon-salon. Il y fut question d’associer la totalité de l’industrie française au potentiel de guerre de l’Allemagne… l’entretien dura environ 2 heures… Après leur départ Hitler remonta dans sa voiture. Il était d’excellente humeur. Au dîner, il se montra particulièrement fier d’avoir été comparé à Napoléon par Laval ».
« Le Dossier Hitler de Staline » par Henrik Heberle et Mathias Uhl, Editions Presse Cité - page 116. Le 28 juin 1940 Hitler était venu aux Invalides pour se recueillir sur le tombeau de Napoléon.
Napoléon et l’esclavage : en 1794 la Convention abolit l’esclavage, en 1802 Bonaparte légalise l’esclavage et en 1815 Napoléon 1er abolit la traite négrière.
A voir aussi sur YouTube « Entrevue historique de Montoire » Film.
13 – Voir en page 12 la réponse de l’historien François Delpla au sujet de l’hypothétique rencontre avec la direction du complexe industriel de Saint-Vincent-Sterlanges.
14 - Réponse d’un archiviste de la SNCF : « Quant à la probabilité de l’utilisation des cimenteries de St Vincent, dans le cadre du mur de l’Atlantique, elle semble assez forte, et surtout possédant son embranchement ferroviaire ».
15 - L’Hôtel de Beauharnais à Paris était l’ambassade du régime nazi sous l’occupation.
16 - « Pétain à Montoire » par Henri Amouroux, Historia N°388 - Mars 1979, page 50.

Pour conclure :
Voici la réponse d’Henri Amouroux à mon courrier du 16 mars 2006 :
« Cher Monsieur, merci de votre lettre qui me surprend beaucoup… Mais il n’est rien d’impossible. Si vos recherches vous conduisent vers des certitudes pourrez-vous me le faire savoir… » Le 28 mars 2006.

Et celle de François Delpla à mon courrier du 23 décembre 2014 :
« Il ressort de votre travail que Hitler a probablement fait une pause pour contempler discrètement un séjour de l'Empereur ; en revanche, une rencontre avec les collabos du coin me semble hautement improbable : ce n'était pas le moment, et pas de son niveau14 ».

UN RAPPEL DES ACTEURS CITES PRECEDEMMENT :

Hitler était toujours très bien informé des moindres détails historiques et géographiques de la France et en particulier de Napoléon9 qu’il admirait. L’arrêt à Saint-Vincent-Sterlanges avait peut-être aussi un but en lien avec la future politique de collaboration industrielle avec la France.
Otto Abetz était ambassadeur d’Allemagne à Paris depuis août 1940. Il avait été prié par Hitler d’affaiblir la France par la division des partis collaborationnistes. Il prônait la paix et l’unification de l’Europe sous la domination allemande. Il favorisa la collaboration avec les syndicats et les fédérations de travailleurs.
Von Ribbentrop, diplomate personnel d’Hitler depuis 1935 puis ministre des Affaires Etrangères dès 1938. Ancien négociant en vins de Champagne et importateur de vins, Champagnes et spiritueux.
Alphonse de Châteaubriant, écrivain français, chantre de la Collaboration avec l’Allemagne, fondateur du mouvement « Collaboration », a rencontré Hitler à Berchtesgaden le 13 août 1938. Réfugié en Autriche, il sera condamné à mort par contumace en 1948.
L’industriel bordelais Guy Tesseron, fils d’Abel Tesseron fondateur d’une entreprise de cognac, propriétaire de la cimenterie de Saint-Vincent-Sterlanges qu’il transforma en distillerie en 1937, était membre actif du groupe « Collaboration » dont le vice-président était Jean Weiland ancien représentant en Champagnes et vieil ami d’Otto Abetz ambassadeur d’Allemagne à Paris et de Von Ribbentrop.
LE SCENARIO POSSIBLE :

Ribbentrop, diplomate personnel d’Hitler depuis 1935 et plus tard ambassadeur d’Allemagne en France, ancien négociant en vins de Champagne et de Bordeaux était proche d’Alphonse de Châteaubriant, écrivain, journaliste et grand collaborateur du Groupe Collaboration qu’il créa et présida dès 1940 à Bordeaux.
Ils rencontrèrent tous deux le Führer à Berchtesgaden le 13 août 1938.
Guy Tesseron, grand fabricant de Cognac et collaborateur du même groupe, racheta en 1937 l’usine de ciments de Saint-Vincent-Sterlanges alors en faillite et la transforma en grand complexe industriel de distillerie, dirigé par Duclos qui sera condamné à la Libération.
Le trio de malfaiteurs Ribbentrop - Châteaubriant – Tesseron auraient-ils conclu le projet de production exclusive et secrète de biocarburants destinés à Peenemünde où, depuis 1936, Von Braun expérimentait les prototypes des futures fusées balistiques qui bombarderaient l’Angleterre.
Il est certain que pendant la guerre les récoltes des cultures environnantes ne furent pas enregistrées, que la gare de marchandises fut protégée par la Wehrmacht et que des trains de wagons-citernes quittaient régulièrement Saint-Vincent-Sterlanges vers la Baltique.
Quant à l’arrêt du Führer au château des Roches-Baritaud, il aurait été secrètement décidé en mémoire d’un hypothétique passage de l’Empereur le 8 août 1808.

L’histoire se répèterait-elle comme une mauvaise farce ?
En 1808 l’Empereur, fou de rage au retour de Bayonne parce qu’il y a perdu l’Espagne…
… verra sa perte proche en Russie dans la bataille de la Bérézina en 1812.
En 1940 le Führer, fou de rage au retour d’Hendaye parce qu’il y a perdu un allié en Franco…
… verra sa perte proche en Russie dans la bataille de Stalingrad en 1943.

L’un et l’autre auraient-ils connu le même sort au détour du château des Roches-Baritaud ?

JEF
L’arrêt de l’Amerika à Saint-Vincent-Sterlanges

En ce matin du 24 octobre 1940, quand le train blindé d’Hitler s’arrêta 500 mètres avant la gare de Saint-Vincent-Sterlanges, tous les accès au lieu étaient protégés par des barrages de la Wehrmacht. De retour dans son train il reprit son chemin vers Chantonnay en direction de Montoire.
Le propriétaire actuel du château Edmond Marchegay m’a affirmé, de souvenir de sa mère, que les Allemands n’ont jamais projeté d’occuper le château des Roches-Baritaud, mais après avoir tenté le château des Roches Filées tout proche, ils en furent détournés par les propriétaires les avertissant que leurs enfants avaient la scarlatine. Ils se rabattirent sur le château des Fontaines à Saint-Vincent-Sterlanges pour y installer la Kommandantur…
Il est probable que le Führer ne se fut pas engagé dans l’allée du château et que la contemplation de ce lieu de mémoire n’a pas duré plus d’une minute pour que sa présence n’attire aucun regard. Cependant quelques proches voisins auraient pu être témoins depuis l’intérieur de leurs maisons.
Il est intéressant de savoir que la carte postale a été éditée en 1937, que le témoin s’est exprimé bien après et que l’ensemble du manuscrit reprend une brève histoire du château, imprimée sur des cartes plus anciennes. Il y a ajouté : « Hitler (de triste mémoire) se serait arrêté au château des Roches-Baritaud lors de son voyage en Espagne pendant l’Occupation ».

Alphonse de Châteaubriant était bien au centre de la collaboration

« VICHY, Collaboration, Epuration EN VENDEE » par Yves Hello - Geste Editions 2015.
« Alphonse de Châteaubriant, né à Rennes en 1877, a d’indiscutables racines vendéennes… Après avoir passé une partie de son enfance au château de la Mothe à Saint-Sulpice-en-Pareds, il commence une carrière littéraire à Paris… Après 1933, le romancier, qui fait plusieurs voyages en Allemagne, est conquis par Hitler. Il adhère au Comité France-Allemagne, créé en novembre 1935 sous l’impulsion de l’ambassadeur Otto Abetz et publie en 1937 La Gerbe des Forces. Dans cet ouvrage, Alphonse de Châteaubriant fait l’apologie de l’Allemagne nazie, n’hésitant pas à affirmer que nazisme et christianisme sont compatibles. Après la défaite de 1940, il se fait immédiatement le chantre de la collaboration. Dès juillet 1940, il fonde l’hebdomadaire La Gerbe dont le rédacteur en chef devient, en mai 1941, Camille Fégy. Le 24 septembre 1940, Alphonse de Châteaubriant crée, à l’initiative d’Otto Abetz, le « Groupement des énergies françaises pour l’unité continentale », plus connu sous le nom de Groupe Collaboration, qui entend faire « la promotion d’un rapprochement culturel franco-allemand ». Le Groupe Collaboration, présidé par Chateaubriant, est dirigé par un bureau de 3 personnes : Jean Weiland, représentant en champagne, vieil ami de Otto Abetz et Ribbentrop, René Pichard du Page, cousin d’Alphonse, conservateur à la bibliothèque de Versailles et Ernest Fornairon, écrivain. Membre du Comité de patronage de la LVF, Alphonse de Châteaubriant déclare, dans un discours prononcé le 14 novembre 1942 que « l’Allemagne sait ce que veut la France. Elle le sait quelquefois mieux que la France elle-même ».

« J’étais garde du corps d’Hitler - 1940-1945 » Rochus Misch, Témoignage recueilli par Nicolas Boursier journaliste au Monde. Le Cherche Midi – 2006.
« … Je me souviens parfaitement de son départ pour la France et la frontière espagnole dans son train spécial. Des rumeurs couraient qu’il quittait le Berghof pour une entrevue avec Franco à Hendaye. A peine Hitler parti, Eva Braun a organisé une fête. En un rien de temps, elle avait changé d’expression, était devenue drôle, enjouée. Elle semblait s’ouvrir, vouloir dire aussi qu’il fallait profiter de ce départ, de ce moment de liberté, qu’on devait tous s’y mettre et partager cet instant, le personnel compris ».
Rochus Misch aura passé quelque cinq années de 1940 à 1945 nuit et jour auprès du dictateur… sauf lors de ce voyage. Un secret bien gardé !

La conclusion de François Delpla :
« Ce que nous cherchons, ce n'est plus "Hitler sur les pas de Napoléon" mais "Hitler intoxiqué par la légende napoléonienne et cherchant à y retremper son moral".
Car enfin, Eugène de B est bel et bien né à Paris, Joséphine et son premier mari avaient d'autres résidences que Les Roches-Baritaud, où il est peu probable qu'Hortense ait planté un arbre et encore moins plusieurs. En revanche, la famille Marchegay a sans vergogne valorisé son bien en le rattachant artificiellement aux gloires de l'Empire, témoin les légendes (dans les deux sens du terme !) de cartes postales représentant le château, qui sont probablement à l'origine du bref arrêt hitlérien.

Cela m'intéresse d'autant plus que ce serait bien le genre de Bormann, de chercher en vitesse une documentation sur l'itinéraire du train et d'apporter à son maître ces tuyaux sur un plateau ».

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