... l'inappétence pour les documents nouveaux qui pourraient permettre d'affiner l'analyse du nazisme est une des choses du monde les mieux partagées.
Par exemple, je déguste en ce moment les 700 pages, en ligne
, d'une interview de Baldur von Schirach par Jochen von Lang en 1966, un mois après sa sortie de prison, et découvre une foultitude de nouveautés captivantes, dans la bouche d'un des témoins les mieux placés, tant sur le plan politique que personnel, et les plus capables intellectuellement. Lang lui-même, écrivant dix ans plus tard une bio de Bormann et 20 ans plus tard une de Schirach, n'en a pas répercuté le dixième. Sans doute parce qu'il était coincé dans les limites des visions traditionnelles.