Effectivement, il est très probable que Charles beaux s'est suicidé en 1944 pour les raisons invoquées. De plus, depuis fort longtemps, il était sujet à des crises de dépression et était drogué aux somnifères.
L'accusation d'être un espion à la solde des Nazis est-elle fondée ? C'est loin d'être évident. Qu'il ait eu des sentiments pro nazis c'est certain, mais vus sous l'angle de l'ordre et de l'efficacité. Il ne faut pas oublier que dans les années 1930, il était loin être le seul dans ce cas dans les milieux d'affaires américains (Ford, IBM, Coca-Cola etc.) ; quant à l'aristocratie anglaise, une partie d'entre elle était largement gangrénée par l'idéologie nazie (duc de Windsor, Diana et Unity Mitford, Oswald Mosley). Charles Bedaux était avant tout un homme d'affaires, un opportuniste, voire un utopiste, pratiquant la mondialisation avant la lettre. Il ne tenait pas en place, toujours en voyage, et fréquentait tout le gotha de l'époque sans distinction politique. Business first. A leur arrivée au pouvoir en 1933, les Nazis lui ont confisqué sa société en Allemagne et celle en Hollande après 1940. Dès lors, il n'a eu de cesse d'essayer de récupérer ses biens d'où sa fréquentation assidue de personnalités nazies. Les Nazis étant aux commandes devenaient tout naturellement ses interlocuteurs privilégiés. Charles Bedaux a un peu vite oublié que pour diner avec le Diable il fallait une longue cuillère. C'est ce qui l'a perdu. Ceci étant dit une étude fouillée de ses relations avec le duc de Windsor, de son action pendant la drôle de guerre au service du ministre de l'Armement, Raoul Dautry, de son dernier projet d'oléoduc transsaharien et, d'une manière générale, de ses relations avec le régime de Vichy et le régime Nazi mériterait d'être développée sinon entreprise. |