3 juin 1942, entretien Rivet-Laval - Carnets du chef des services secrets, 1936-1944 - forum "Livres de guerre"
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La description du livre

Carnets du chef des services secrets, 1936-1944 / général Louis Rivet, notes et présentation par Olivier Forcade et Sébastien Laurent

 

3 juin 1942, entretien Rivet-Laval de Emmanuel de Chambost le jeudi 05 septembre 2019 à 15h55


En guise de " bonnes feuilles", le premier entretien entre Rivet, chef des services secrets, et Laval, 6 semaines après le retour au pouvoir de ce dernier en avril 1942. Darlan est alors chef des armées.

3 juin 1942
Reçu par M.Laval qui me dit
« Je connais peu vos services (il confond 2e bureau et SR) mais je m'y intéresse.
Que fait-il ? (je le lui dis »
« je ne suis renseigné que par le service de l'Intérieur et des Affaires étrangères et je me rends compte que ce que vous glanez dans le secret présente un grand intérêt au point de vue de ma politique étrangère. Pour ce genre de renseignements, il ne faut pas qu'il y ait trop de cloisons entre vous et moi.

Donc, venez quand vous avez quelque chose d'important à me dire. J'ai eu l'occasion de m'entendre dire par les Allemands que nos services secrets leur causaient des ennuis. Mais je ne suis pas dupe des desseins que peuvent cacher ce propos.

Vous me dites que le SR allemand est très actif en France. Je m'en étonne un peu. Que veulent-ils savoir puisque nous ne leur cachons rien [sic] ?

Ils remettent des questionnaires à nos agents ? Bien. Je serais heureux que vous m'en montriez. Cela me servirait beaucoup dans certaines conversations que j'ai avec les autorités allemandes. »

(Nous parlons de la centralisation du SR dont l'amiral ne semble pas avoir dit grand-chose). Je dis au président que le SR unique à cet échelon n'est pas opportun pour des raisons de sécurité des SR et de sécurité gouvernementale. Il est de cet avis mais n'insiste pas autrement sur cette question.

« Depuis que je suis au pouvoir, j'ai eu des "tuiles", mieux que cela, ce sont des pans de mur qui me sont tombés sur la tête. On critique évidemment beaucoup ma politique ; Je m'y tiens car je n'ai qu'un but : restaurer l'intégrité du territoire national et de l'empire.

Je ne suis pas dupe de ceux qui me tirent tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre. A chaque instant, je dois tourner un écueil [sic]. Je voudrais que le bon sens français comprît ma fonction et me fasse confiance.

Un jour, j'ai reçu le colonel Azaïs, des contrôles (note du général Rivet, postérieure à la guerre : Contrôles télégraphiques, téléphoniques et postaux). Il m'apportait un papier où l'on me proposait d'écouter l'ambassadeur des Etats-Unis et de lui subtiliser des papiers. Si j'avais écrit sur ce papier « approuvé », et qu'il soit tombé le lendemain aux mains des Américains, c'était la rupture diplomatique avec eux. Je ne veux pas ça. Mais c'était tellement inintelligent que j'ai immédiatement remplacé Azaïs, qui me parait par ailleurs un brave garçon.

Et puis, il y a trop d'excités, j'ai fait interner le général LL (Note Sébastien Laurent : le général de La Laurencie fut nommé en août 1940, délégué général de la Délégation générale du gouvernement français dans les territoires occupé. En décembre suivant, il procéda à l'arrestation de Marcel Déat au lendemain de celle de Laval. Ouvertement anglophile, il fut rappelé par Vichy à la demande des Allemands. Exclu du Conseil national par Darlan en mai 1941, il noua des contacts avec la résistance, notamment avec les fondateurs de l'OCM et avec Henri Frenay, puis avec l'ambassade américaine à Vichy. Ses activités étaient connues des services de contre-espionnage du commandant Paillole. En mai 1942, il fut arrêté par Laval qui le fit interner au camp d’Évreux).

Je ne lui veux aucun mal. Il y a quantité de bons français qui rêvent de sauver le pays à leur manière, mais ils me gênent dans une politique qui n'a pas d'autre but que le salut du pays.

Mme G… ? Oui, je la connais bien ; comme beaucoup de bonnes françaises, elle essaye de m'éclairer sur ce qui menace le pays ou simplement la politique saine que je veux pratiquer. Il faut évidemment en prendre et en laisser, mais elle connaît beaucoup d'Allemands, elle est très sûre, et vos relations avec elle peuvent vous apprendre beaucoup de choses.

J'ai retranché la gendarmerie du corps de l'armée d'armistice ; Je poursuis deux fins : mettre à ma disposition un instrument excellent du maintien de l'ordre et augmenter par ce procédé l'importance numérique de notre armée.»

Nota : M.de Brinon a téléphoné pendant notre conversation. Le président dit : « C'est de Brinon qui me dit que le tribunal militaire de (Périgueux ou Limoges?) est saisi des mouvements "Paix et Libertés". »

Vous ne connaissez pas Bousquet ? Allez le voir de ma part. Il y a intérêt à ce que vous soyez bien avec lui.

Fin de l'extrait

Emmanuel

*** / ***

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