J'ai relu récemment le récit de ce que les Allemands appellent l'affaire Röhm dans le Hitler de Kershaw.
C'est un petit chef-d'oeuvre d'esquive ! Tout est en place, et sur les faits, et sur leurs conséquences (un accroissement gigantesque de la prise de Hitler sur l'Allemagne) mais tout est fait pour accréditer au maximum la thèse d'une improvisation d'une part, d'une pléthore de décisions hitlériennes suggérées voire forcées par l'entourage (un Hess, un Himmler ou un Göring plus résolus que Hitler à éliminer physiquement Röhm, par exemple, sans le moindre effort pour démontrer, ni par le document ni par le raisonnement, comment cela pourrait s'expliquer).
Il suffirait de reprendre ce récit en gommant les passages sur un Hitler hésitant, ou tiraillé entre des influences contraires, pour en faire celui d'une offensive menée tambour battant et de main de maître. |