Petit à petit... - La France de Vichy - forum "Livres de guerre"
Pour profiter de
tous les avantages
de ces pages, vous
devez accepter
les cookies



Forum
des livres, revues, sites, DVD, Cd-rom, ... , sur la 2e Guerre Mondiale, de 1870 à 1970
 
 Le débat sur ce livre
 
 L'accueil
 Le menu
 Le forum
 Les livres
 Ajouter un livre, ...
 Rechercher
 Où trouver les livres ?
 Le Glossaire
 Les points
 Les pages LdG
 L'équipe
 Les objectifs
 La charte
 Droit de réponse
 L'aide
 
 
 

 


La description du livre


Edition du 05 octobre 2018 à 10h48

La France de Vichy / Robert Paxton

En réponse à -2
-1Le narcissisme intellectuel de Monsieur Paxton de Etienne Lorenceau

Petit à petit... de françois delpla le vendredi 05 octobre 2018 à 06h48

... les thèses fautives de Paxton (toutes ne le sont pas) sont battues en brèche par la recherche française.

Le dernier livre de Laurent Joly ( ) marque à cet égard un tournant, notamment à propos de la genèse du statut des Juifs du 18 octobre 1940 (même si Joly s'obstine à le dater erronément du 3 -certes sa date officielle, mais les mensonges de Vichy n'auraient jamais dû être cautionnés par les historiens).

Or Tal Bruttmann, un chercheur de la génération de Joly, est aveugle à sa remise en question, tout à fait explicite, de Paxton, et écrit dans le Monde que les thèses de l'Américain sont confirmées !

Dans L’Etat contre les juifs, Laurent Joly brosse, en sept chapitres resserrés, un tableau de la politique antisémite de l’Etat français sous l’Occupation et de sa collaboration à la politique nazie de destruction des juifs. Fin connaisseur du Commissariat général aux questions juives fondé par le régime de Vichy, comme de l’antisémitisme français d’avant-guerre, l’historien propose ici une synthèse de l’apport des travaux de chercheurs ayant oeuvré au cours des dernières décennies.

Si le livre, qui vise à mettre ces connaissances à la disposition du plus grand nombre, est à dessein d’un abord simple, il est accompagné d’un important appareil critique permettant à chacun de se référer aux documents, témoignages et études sur lesquels il s’appuie. Il permet de faire le point sur un certain nombre de questions, de l’adoption du statut des juifs jusqu’à la poursuite après-guerre des responsables de l’antisémitisme d’Etat, en passant par le degré de connaissance de la « solution finale » qu’avaient les contemporains. Mais le coeur de l’ouvrage est consacré à la responsabilité de Vichy. Celle-ci, clairement établie par les travaux de Robert Paxton, Michael Marrus et Serge Klarsfeld, se trouve remise en cause depuis quelques années, non sur la base de travaux scientifiques sérieux, mais de manière purement idéologique. Le polémiste Eric Zemmour s’est notamment fait le chantre de la réhabilitation d’un Vichy qui aurait sacrifié les juifs étrangers au profit des juifs français, une théorie qu’il professe depuis une bonne demi-douzaine d’années et qui connaît un regain ces dernières semaines, avec une exposition médiatique accrue.

1944 : une victime juive sur deux était française.
A cet égard, L’Etat contre les juifs constitue une réponse puissante et claire. L’une de ses lignes de force est de montrer à quel point les juifs français n’ont pas été épargnés par la « solution finale » – de la rafle du Vél’ d’Hiv, les 16 et 17 juillet 1942, dont la majeure partie des enfants qui en furent victimes étaient nés en France, jusqu’à l’année 1944, au cours de laquelle une victime juive sur deux était française –, pas plus qu’ils n’ont été à l’abri des mesures antisémites, prises dès 1940. L’étude s’appuie en particulier sur les travaux réalisés en matière de micro-histoire (tels ceux d’Ivan Ermakoff, Nicolas Mariot et Claire Zalc, qui ont permis d’affiner et d’éclairer de nombreux points en étudiant la persécution, ses agents et ses victimes.

Le chapitre consacré à la rafle du Vél’ d’Hiv, intégrant la technique du changement d’échelles pour examiner les rouages de la rafle la plus meurtrière opérée en France, suit le processus de décision depuis le sommet de l’Etat jusqu’au niveau des commissariats parisiens. Il constitue une véritable avancée en matière de connaissance. La volonté d’affirmer la souveraineté à l’échelon étatique – ce que Laurent Joly nomme l’« hubris technocratique » de René Bousquet, alors secrétaire général de la police de Vichy – et celle de montrer le bon fonctionnement des services à l’échelon inférieur se rencontrent au service d’une politique antisémite dont la majorité des acteurs ne sont pas animés par l’antisémitisme mais par une détermination à faire la preuve de leur efficacité, quels que soient les ordres qu’ils reçoivent. Les attitudes des serviteurs de l’Etat – question qui avait déjà été mise en lumière par diverses études – forment ainsi un mélange d’idéologie, d’intérêts personnels, de questions de carrières qui mène, non pas systématiquement, mais bien souvent, à des décisions funestes pour les juifs.

Les exemples qui émaillent l’ouvrage montrent au plus près la mécanique complexe de la persécution. Lourde responsabilité de l’Etat français La conclusion de l’ouvrage propose une analyse comparatiste de la Shoah entre les différents pays d’Europe qui dépasse la seule perspective du bilan. Car le taux de survie des juifs de France (75 %) est souvent posé sans être véritablement questionné. Robert Paxton n’a cessé de souligner, ces dernières années, à quel point ce taux était en trompe-l’oeil et ne permettait pas de saisir l’importance de la collaboration d’Etat en France dans la « solution finale » (voir la nouvelle édition de Vichy et les juifs ( ), avec Michael Marrus, Livre de poche, 1024 p., 9,90 €). Prolongeant cette réflexion, Laurent Joly éclaire d’un jour cru la lourde responsabilité de l’Etat français, qui a largement compensé les déficiences de moyens de l’occupant dans le domaine de la traque des juifs. On peut certes regretter que l’importance de la rafle en zone libre, qui fut, le 26 août 1942, le pendant de la rafle du Vél’ d’Hiv, sa signification politique en matière de collaboration et son ampleur demeurent minorées. Mais l’ensemble constitue une mise à jour importante de la connaissance de la persécution d’Etat contre les juifs, qui rassemble les acquis des trente dernières années et ne peut guère souffrir de contestation.

*** / ***

lue 14204 fois et validée par LDG
 
décrypter

 



Pour contacter les modérateurs : cliquez !

 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes