De fait, même si je ne crois pas que l'histoire soit une science (parce qu'elle est plus rigoureuse dans son refus de limiter ses recherches aux bornes étroites de l'exactitude d'apparences répétables à 100%: la pâte humaine est plus complexe) j'aime, je ne le cacherai pas, la "charte" de François Delpla: "L'histoire est une science [analyse?] et de ses chercheurs, comme dans toute autre discipline, on est en droit d'attendre qu'ils trouvent, qu'ils n'aient pas froid aux yeux pour constater leurs propres découvertes, qu'en les exposant ils ne ménagent pas, sinon dans la forme, leurs aînés qui ont dit le contraire et qu'ils ne se laissent pas arrêter par les criailleries réactionnaires, qui font partie intégrante du jeu. Mais en même temps l'histoire est la science la plus difficile de toutes, puisqu'elle porte sur un objet infini : la totalité du temps et de l'espace, et des ensembles humains dans lesquels le plus humble exécutant a son importance. L'historien doit se tailler là lui-même son propre objet, en une démarche qui comporte nécessairement une part d'arbitraire. Et il ne peut jamais, si restreint que soit cet objet, tout vérifier par lui-même : ses devanciers, il est bien obligé de leur faire confiance sur beaucoup de points, contigus de son propre domaine. Il ne peut pas non plus tout révolutionner à la fois."
Il est donc bien nécessaire de creuser avec honnêteté, courage, humilité et persévérance (mais sans préjugés ou obstination pour les hypothèses les plus friables), chaque flanc de toute montagne car, dès lors, tous ceux qui creusent vont, fatalement, dans le même sens... vers une vérité certes inatteignable mais toujours désirable.
Je n'ai pas encore eu l'heur de lire cet ouvrage sur Darlan mais la rigueur de son auteur m'incite à ne pas en repousser la lecture pourtant loin du côté de la montagne que je creuse (sauf en ce qui concerne les liens abetz/knochen/schellenberg... (et autres sinistres personnages) |