Roland Nosek - 5 ans à la tête de la DST - forum "Livres de guerre"
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La description du livre

5 ans à la tête de la DST / Jean Rochet

En réponse à -2
-1Impasse et nouvelle piste de Etienne Lorenceau

Roland Nosek de Etienne Lorenceau le lundi 22 décembre 2014 à 23h19

Olivier Pigoreau, « Un espion nazi à Paris, interrogatoire du SS Roland Nosek », Histoire et Collections, 302 p.

Qui se souvient de Roland Nosek? Lorsque ce jeune sous-lieutenant allemand arrive à Paris en août 1940, il est à la tête d’un petit détachement du Sicherheitsdienst, le SD, le service de sécurité SS constitué à l’initiative d’Heinrich Himmler et de Reinhard Heydrich. D’autres officiers du même service comme Helmut Knochen et Herbert Hagen sont plus connsu du grand public pour les crimes qu’ils ont accumulés. Nosek n’a pas été compromis de les plus sales besognes mais il a cherché à l’issue de la guerre à se rapprocher du contre-espionnage pour offrir ses services. Ce qui a alors semblé intéressant. Il est alors interrogé dans une petite station thermale de la Forêt-Noire, tout près de Baden Baden. Pendant plus d’un an, jusqu’au 16 septembre 1946, Nosek est interrogé et rédige pendant ce temps un mémoire où il raconte son activité dans le SD.
Ses informations confirment l’association de Doriot à ces officiers pour constituer un mouvement de résistance anti-allié en parachutant derrière les lignes des militants du PPF préparés à l’action clandestine. Il considère aussi que les Allemands ont été incapables de créer un vrai service de renseignements en France.
Qu’est-il devenu? L’auteur nous prévient: Roland Nosek n’apparaît pas dans les dossiers des services secrets communicables aujourd’hui.
Ce livre est un vrai document mais il faut aussi savoir prendre de la distance avec des interprétations qui résultent de la seule analyse de cet officier ou d’une appréciation incomplète de l’ensemble des données sur des dossiers qu’il n’a pas eu entre les mains.
On appréciera aussi la férocité de ses analyses. Lorsqu’il évoque l’ambassadeur Otto Abetz: « J’avais l’impression qu’on devait considérer Abetz comme un idéaliste voulant véritablement une collaboration franco-allemande. Je crus sentir après quelques conversations qu’il n’avait ni politiquement, ni personnellement assez de classe pour défendre ses idées à Berlin ».
Nosek dresse le « bottin » de ses contacts, agents et fréquentations. La liste est fournie, car l’homme semble avoir eu beaucoup d’entregent dans le Paris interlope de l’Occupation. Il entretient des relations dans les milieux artistiques (chanteurs, starlettes...), fraye avec des personnalités politiques et mondaines, fréquente diplomates, hommes d’affaires, membres du Milieu corse et militants collaborationnistes, et rencontre des responsables allemands de tous ordres. Nosek croise aussi, en terrain neutre (Zone non occupée, Espagne), des agents avoués ou présumés de la « partie adverse ».

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