En temps de paix, on peut effectivement se poser cette question, mais, en temps de guerre, la meilleure armée n'est-elle pas celle qui remporte la victoire par ses propres moyens ? (-;
Aussi, la meilleure armée de la Deuxième Guerre mondiale, celle qui a été, au bout du compte, la plus efficace, qui a atteint le but de toute guerre : causer beaucoup plus de pertes à l'ennemi qu'à soi-même, qui l'a emporté par ses propres moyens sur tous ses adversaires est, sans conteste, l'armée américaine, puisque l'armée soviétique a largement été aidée matériellement par les Américains à différents niveaux. Bien sûr, sur le plan technique et tactique, l'armée allemande s'est très souvent montrée supérieure et, comme l'a écrit Philippe Masson dans son Histoire de l'armée allemande 1939-1945 (Perrin, 1994), "elle est restée un modèle aussi bien sur le plan offensif que défensif. […] instrument de victoires retentissantes […], elle oppose une formidable résistance à une énorme coalition qui dispose pourtant d'une écrasante supériorité en effectifs et en matériel, combattant sans défaillance [ou presque, NDLR] jusqu'à la capitulation". Tout petit exemple de ce dernier point dans ma région des Alpes : dans la bataille du mont Froid, à laquelle mon père a participé au printemps 1945, les chasseurs alpins français ont dû faire face, entre autres, au 3e bataillon du Gebirgsjäger-Regiment 100 (1. Gebirgs-Division, puis 5. Gebirgs-Division), qui, selon l'étude du colonel américain Trevor Dupuy, a TOUJOURS démontré une nette supériorité tactique sur TOUS ses adversaires et, bien qu'il ait subi de lourdes pertes de la campagne de Pologne en 1939 à celle d'Italie en 1944 en passant par la France, la Grèce, la Crète et le front russe, est demeuré une unité d'élite de la Wehrmacht. En avril 1945, à près de 3000 mètres d'altitude dans les Alpes françaises, par un froid glacial, selon le témoignage d'un adversaire français, "les chasseurs de montagne allemands donnent l'assaut en criant. Ils sont accueillis par une volée de balles. Tenaces, ils recommencent et arrivent jusqu'à une vingtaine de pas…" Extrait de ma page : Après l'échec de trois contre-attaques, le commandement allemand se résout à évacuer le secteur du mont Cenis, mais, à l'échelon suprême, le Generaloberst von Vietinghoff, commandant en chef du front allemand en Italie, ordonne de résister et de reprendre le mont Froid coûte que coûte. Ainsi, grâce à d'importants renforts de la division, les Allemands reconquièrent la position le 12 avril 1945. |