Bonsoir,

Au Dictionnaire de la Shoah, Larousse, 2009, p. 459, Valérie Igounet signe l'article "Révisionnisme" qui définit le terme mais qui montre surtout comment les négationnistes se sont appropriés le terme pour justifier leur démarche soi-disant intellectuelle.
Reproduisons ce texte qui éclaire notre débat :

"Révisionnisme

Terme adopté par les négationnistes eux-mêmes et par une partie de l'opinion publique et de la presse pour qualifier le discours qui nie l'extermination des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

A la fin des années 1970, Robert Faurisson et ses acolytes s'arrogent le terme révisionnisme afin de définir leur démarche intellectuelle. La noblesse des intentions du révisionnisme est mise en avant pour légitimer ce choix. Le révisionnisme historique - soi-disant apolitique - se prévaut de l'apport de nouveaux documents, de leur confrontation rigoureuse. Il se dit positiviste car il annonce une bonne nouvelle : l'extermination des Juifs n'a pas eu lieu. De ce fait, les Allemands n'ont pas commis ce crime sans précédent.

Ce choix fait partie intégrante d'une stratégie : parvenir à faire douter, donner un semblant de rigueur, de scientificité à leur entreprise. D'autant plus que pendant de longues années, le révisionnisme a souvent été accolé à des questions politiques, par exemple, à la fin du XIXe siècle, à la révision du marxisme ou désigner les partisans de la révision du procès de l'affaire Dreyfus.

La communauté scientifique rejette ce terme et adopte celui de négationnisme. Elle insiste sur le fait que ce hommes nient l'histoire et que leur entreprise de falsification ne répond pas à une démarche rigoureuse mais avant tout à une idéologie."

Bien cordialement,
Francis.