Bonjour,
Les sondages sont-ils fiables ? Il serait intéressant de connaître la méthodologie utilisée par les enquêteurs et la "liberté" dont pouvaient disposer l'échantillon pour faire sa réponse.
Concernant les "non", je suis plutôt étonné de leur importance vu le contexte de la Libération et de l'épuration.
Vraiment surprenant.(Jardin David)
L'auteure, Bénédicte Vergez-Chaignon, ne donne aucune précision si ce n'est que "
en juillet 1944, les représentants du CFLN s'essayèrent aux nouvelles méthodes américaines de sondage pour interroger les compatriotes sur l'épuration".
Quelle était la taille de l'échantillon ? Etait-il représentatif de l'ensemble des Français ?
L'opinion publique est versatile écrivais-je en titre de la contribution. Faut-il pour autant généraliser l'idée réductrice d'une opinion publique choisissant son camp en fonction de la pression des évènements (le débarquement de juin 44) et passant opportunément de celui du pétainisme à celui de la Résistance et du gaullisme ou pour reprendre la formule d'Henri Amouroux "
40 millions de pétainiste (juin 40 - juin 41)" qui seraient devenus 40 millions de gaullistes en 1944 ?
Versatilité et ferveur populaire ? Il a souvent été glosé sur les visites, à quatre mois de distance, les 26 avril et 26 août 1944, de Pétain et du général de Gaulle, l'un et l'autre étant successivement acclamés pour les Parisiens. Faut-il conclure à un virage à 180% de l'opinion sous la pression des événements ? [*]
Quoiqu'il en soit la majorité des historiens s'accorde pour dire que l'inversion de la courbe (pour rester à la mode)... l'inversion donc de la courbe de popularité de Pétain et l'adhésion au régime de Vichy se situe lors de l'invasion de la zone Sud par les Allemands et s'accélère avec l'instauration du STO.
Bien cordialement,
Francis.
[*] En 1963, je résidais dans le chef-lieu d'une province du Zaïre (République du Congo à l'époque) lorsque fut annoncée la venue de Kasa-Vubu, président du pays. Les fonctionnaires n'avaient plus été payés depuis de nombreux mois. Pour réserver un triste sort à leur président, ils se mobilisèrent en masse, armés de machettes et soutenus par la population en colère. Kasa-Vubu, probablement informé, arriva dans la ville en brandissant des liasses de billets de 20 francs congolais. Chaque fonctionnaire (et quelques autres) reçurent un billet de 20 francs. Par ce simple geste, Kasa-Vubu quitta la ville sous les acclamations d'une foule en liesse.
Notons que 20 francs congolais valaient à l'époque 2 francs belges soit, de nos jours, 0,05 euro... même pas de quoi s'acheter un kilo de manioc. Bien entendu, comparaison n'est pas raison.... quoique ?