La première concerne encore et toujours le rôle essentiel accordé au commerce en tant que dissuasion.
Si tel était alors vraiment le cas et compte tenu de la généralisation mondiale du commerce d'avant guerre alors...la guerre n'aurait tout simplement pas dû avoir lieu.
La deuxième concerne la gauche suisse. Si effectivement tous les responsables furent des personnalités de droite, ni la volonté de résistance, ni l'unité du pays n'aurait pu se faire sans la gauche.
L'évolution du parti socialiste suisse
Leur position [celle des socialistes suisses au début des années 30] face à la question militaire les exposait continuellement à la critique bourgeoise, même si, depuis 1931, des signes évidents s'étaient manifestés pour montrer que la décision prise par le parti en 1917, son refus de la défense nationale militaire et des paragraphes sur la dictature inclus dans le programme, pouvaient être réévaluée.
Après 1933, la discussion socialiste sur l'armée fut de plus en plus influencée par la menace des Etats totalitaires voisins. En 1933 déjà, Robert Grimm lui-même, le chef de la grève générale de 1918, se déclara partisan de la défense nationale dans un discours qui fit son effet au congrès du Parti socialiste bernois. Sur l'attitude socialiste face à l'armée, la révision de 1935 du programme amorça un virage qui fut définitivement approuvé lors du congrès du Parti socialiste de 1937. Certes, cette volte-face fut sans aucun doute largement motivée par la volonté de refouler la menace national-socialiste, mais elle témoigne en partie aussi de la reconnaissance d'erreurs passées.
(Willy Gautschi, Le général Guisan, Lausanne, Payot, 1991, pp. 57-58) |