- Une Suisse en paix était d'un meilleur rendement économique pour l'Allemagne nazie qu'une Suisse occupée.

et le fait que la Suisse avait prévenu de l'autodestruction de ses industries et du tunnel du Gothard, était aussi décourageant.
Mais c'est au tout début de la guerre, en pleine euphorie des victoires qui se succédaient, gonflés à bloc, que la Suisse a connu l'une des plus grandes menaces, ceci lorsque l'armée de Guderian était à la frontière jurassienne. Et à ce moment précis je ne vois pas quel était l'effet dissuasif du commerce: pas d'armes, pas d'or, juste le tunnel, c'est peu. En tout cas, en rapport avec d'autres pays envahis, le commerce Suisse-Allemagne ne le dépassait pas.

Cela dit, les menaces et les plans d'invasions de la Suisse ont été continus tout au long de la guerre et jusqu'à la fin lors du retrait allemand en Italie. Dans le livre de Christian Rossé j'ai appris que cette question du commerce pouvait aussi être prise dans l'autre sens, càd comme facteur d'invasion avec des gestapistes attirés par...l'or.

On peut citer un plan d'invasion qui a perdu toute importance juste au moment de Stalingrad. Et là il faut prendre en considération d'autres explications.

D'abord pourquoi les Allemands tenaient à envahir la Suisse ? La question elle-même et déjà mal posée. Ce ne sont pas les Allemands, mais des Allemands et surtout surtout Hitler.
Economiquement rappelons quand même que la Suisse, question matières premières c'est le néant, donc aucun enjeu de ce côté, contrairement par exemple à la Norvège.

Si l'on connaît un tout petit peu le genre de caractère de Hitler on comprend très vite qu'il lui était insupportable de voir cette tache au milieu de son empire. Ces nains ridicules, le hérisson on le bouffera au dessert etc...Cela il n'en voulait plus. En plus les Allemands avaient suffisamment d'espions pour se rendre compte que l'armée suisse et ses SR étaient totalement du côté des Alliés, parole de Himmler:
Je paie qui me sert; qui me dessert paie. Je n'ai pas d'ennemis (!) ; si je m'en crée, je les supprime. La potence pour toutes les canailles! Pour Churchill, Roosevelt. Pour Masson, ce Suisse qui, dès le début des hostilités, a pris leur parti!

SS Heinrich Himmler

Il me semble assez évident que rien que le fait que l'armée était du côté des Alliés, avait ainsi rompu la neutralité, ce que aujourd'hui encore on a de la peine à admettre en Suisse, était vraiment un véritable casus belli. Donner carrément carte blanche au renseignements alliés, collaborer, aider la résistance, vous ne pensez pas que cela suffisait pour exciter les Allemands? On y ajoute encore le réseau soviétique et la coupe est pleine. Face à cela quel est vraiment le poids du commerce ?

Question vente d'armes il faut ajouter le fait que plus on allait en avant dans la guerre plus ce commerce favorisait aussi l'armée suisse qui se renforçait continuellement. L'industrie travaillait à 60% pour l'Allemagne donc les 40% servaient l'armée suisse. Les Allemands, indirectement, renforçaient l'armée suisse....Rappel quand même, l'industrie n'aurait pu fonctionner sans les apports allemands, charbon et matières premières.

On ne devrait aussi peut-être ne pas oublier en Suisse, que des officiers Allemands, tout nazi qu'ils furent, ont agi contre l'invasion, par exemple Schellenberg et Canaris et il y en eut d'autres.