Les éditions Grancher ont eu l’amabilité de me communiquer les coordonnées de Madame Germaine Poliakov-Rousso, la veuve de l’auteur.
Il s’agit, ce qui n’est pas une surprise, d’une dame vraiment charmante. Elle porte allégrement ses 94 printemps et s’il est une partie d’elle qui n’accuse pas le poids de l’âge, il s’agit bien de sa tête qui héberge un cerveau frais comme un gardon.
Elle a eu la gentillesse de m’accorder de son temps et de répondre à mes questions :
Daniel Laurent : Qu’est ce qui a justifié cette republication d’articles de Monsieur Poliakov ?
Germaine Poliakov-Rousso : Les amis de feu mon mari et moi-même avons sélectionné les articles qui nous semblaient les plus intéressants, d’autant plus qu’ils ne sont plus disponibles dans les publications d’origine.
D.L. : Existe-t-il encore des inédits de Monsieur Poliakov disponibles ?
G.P.R. : Toutes les archives sont chez moi et chez mon fils et il existe des inédits, par exemple au sujet de Papon et des négationnistes.
D.L. : Qu’est-ce qui a lancé Monsieur Poliakov dans ses recherches sur l’antisémitisme ?
G.P.R. : On cite souvent sa phrase « Pourquoi a-t-on voulu me tuer ? » mais il fut aussi influencé très jeune par les soucis de sa mère, enseignante en Russie et affectée par le numerus clausus destiné à limiter le nombre d’enseignants juifs.
D.L. : Selon vous, être Juif, c’est quoi ?
G.P.R. : Comme l’était feu mon mari, je ne suis pas pratiquante. Pour lui comme pour moi, c’est notre statut de survivants de la Shoah qui a déterminé notre appartenance au peuple juif. |