Georges Mandel - Dernière Guerre Mondiale - forum "Livres de guerre"
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Edition du 11 février 2013 à 13h27

Dernière Guerre Mondiale / Daniel Laurent & alii

En réponse à
-1Dernière Guerre Mondiale no. 6 est en ligne de Daniel Laurent

Georges Mandel de Francis Deleu le lundi 11 février 2013 à 11h14

Bonjour,

Selon François Delpla, contestant la version d'Edward Spears, Georges Mandel n'avait aucune raison ni envie de partir pour Londres.
"Il fut à l’origine de la détermination de Charles de Gaulle, lors d’un entretien le 14 juin 1940, d’aller à Londres le 17 pour y créer la France libre, selon ce qu’en dit le général dans ses Mémoires de guerre. Mais, selon Spears qui le presse de gagner Londres, il lui aurait répondu : «Vous êtes inquiet parce que je suis juif. C’est justement parce que je suis juif que je ne partirai pas demain». Cette version est contestée par François Delpla qui considère que Mandel n’a aucune raison ni aucune envie de partir pour Londres Il croit avoir le temps, les moyens et le devoir d’essayer de soulever l’empire, d’où le Massilia." (extrait de l'article signé Daniel Laurent)
Quelle est la version précise de Spears ?

Lors de leur dernière rencontre du 16 juin 1940 à Bordeaux, Spears tente de convaincre Mandel de l'accompagner à Londres.
***** Il n'y a plus rien à faire à Bordeaux et, plus tôt la voix de la résistance s'élèvera, venant d'ailleurs, mieux cela vaudra. L'appel ne peut évidemment pas venir d'une France gouvernée par Pétain. On n'y tolèrerait plus que des louanges de l'armistice. L'Afrique du Nord ? Elle est sous contrôle de Pétain. Est-ce que les autorités locales rejetteraient son autorité ? Sûrement pas, sauf peut-être en réponse à un puissant appel à tous les Français de bonne volonté qui ne pouvait être lancé que d'Angleterre, puisqu'elle désormais la seule à se battre. *****
Spears estime que la voix de Mandel, bien connue des Français, aurait plus de poids que celle du général de Gaulle.
**** Aussi, je suppliais Mandel de s'envoler avec de Gaulle et moi, le lendemain matin, ou de s'embarquer sur le destroyer. Comme il ne disait rien, je me rappelais la dame à laquelle on le disait profondément attaché, je lui dis qu'il aura deux places pour lui, malgré la peine que nous avions à caser nos compatriotes.
Comme il ne répond toujours pas, j'explique que j'ai parlé à Churchill, il y a une demi-heure, et que je lui ai dit que j'allais lui poser la question. Reynaud a refusé de venir, continuais-je et je répétais obstinément : Il faut une voix autorisée, qui n'ait jamais accepté la capitulation, pour soulever l'Empire.
Je vais y réfléchir, dit Mandel.

Je persiste en disant que je veux tout arranger, avant de partir, et tout à coup, je me rappelle qu'il est juif. Je me souviens de la terreur que j'ai constatée chez d'autres juifs, ce jour-là et je me rends compte du danger qu'il court, lui spécialement, pour lequel les Allemands ont proclamé leur haine. Ils savaient quelle valeur représentait cet adversaire implacable et intelligent. Je sais aussi qu'il n'y a pas d'acte assez vil auquel on ne puisse s'attendre de la part de certains défaitistes. Est-ce qu'un homme qui venait de trahir l'honneur de sa patrie hésiterait à trahir un collègue?
Comme s'il lisait ma pensée, il dit: Vous êtes inquiet pour moi, parce que je suis juif. C'est justement parce que je suis juif que je ne partirai pas demain; j'aurais l'air d'avoir peur et de prendre la fuite. Mercredi, peut-être.
- Spears : Ce sera peut-être trop tard.
- Mandel: Je ne partirai pas demain.

A ce moment, une petite porte s'ouvre, en face de nous, à notre bout de la galerie. Il devait y avoir de nombreuses bougies dans la pièce qui nous apparaît alors et leur lumière joue dans les cheveux blonds d'une femme. Je devine, plus que je ne reconnais, les traits agréables et potelés de Mlle Bretty qui jetait un coup d'œil par l'entrebâillement de la porte. Elle nous regarde tous les deux et j'entends sa voix, pour la première et la dernière fois. C'est une voix charmante, gaie, amicale, que je n'ai pas oubliée. Son ton a une légère inflexion d'insistance gentille, comme celle d'un enfant qui tend les bras pour qu'on le prenne. "Les malles sont faites, Georges," disait-elle. Avait-elle entendu un écho de notre conversation, dans la grande pièce silencieuse et espérait-­elle que Mandel accepterait mon offre ? Je ne sais pas. La porte se referme. Je me lève: A bientôt, à très bientôt, à Londres, j'espère, dis-je".

Je ne l'ai jamais revu. Il a été assassiné par Vichy le 7 juillet 1944. Il avait été remis aux Allemands, en même temps que Reynaud, en novembre 1942 et ils l'avaient rendu au gouvernement de Vichy. La triste opinion que j'avais conçue de la bande de Vichy, à sa création, fut sinistrement justifiée. *****
Bien cordialement,
Francis.

*** / ***

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