Dans
ITT, l'Etat souverain, l'écrivain Anthony Sampson dresse un tableau très noir de toutes les villenies qui auraient entaché le conglomérat ITT, déjà sur la sellette au moment de la publication. Bête noire de Ralph Nader et des juges antitrust, le journaliste Anderson avait révélé, d'abord, des liens douteux entre le groupe et le parti républicain, et ensuite les propositions de financement des candidats adversaires d'Allende au Chili en 1970. On est avant le coup d'état de 1973. La valeur ajoutée de Sampson fut de présenter le patron et fondateur d'ITT alternativement comme un pro-nazi supporter d'Hitler et comme un opportuniste marchand de canons qui joua sur les deux tableaux au moment de la seconde guerre mondiale.
Le livre de Sampson devint un best seller. Ses idées furent reprises trois ans plus tard par un antre Anthony, Sutton celui-là. Son livre,
Wall Street and the Rise of Hitler, sert à attacher des casseroles à d'autres grandes sociétés américaines: Ford, American Motors, Standard Oil etc... Ce livre connut également un grand succès. Il vient d'être traduit en français, mais,
déja en ligne, il jouissait déjà d'une grande notoriété.
Peu importe que ces ouvrages ne soient validés ni par les historiens économiques ni par les historiens de la seconde guerre mondiale, ils trouvent un public qui a envie d'entendre que les grands trusts sont des méchants.
Question: est-il exact, comme je l'affirme, que Sampson ait été pionnier en 1973, en présentant un groupe états-unien comme pro-nazi ?
Emmanuel