Bonsoir,

Le titre de la contribution est ambigu. Il suggère que la vision de la guerre, chez les historiens allemands comme chez les historiens français était essentiellement "nationale" et ne se prêtait guère à comprendre l'histoire de l'autre. Il faut donc comprendre que l'opinion publique allemande considérait que le France était animée d'un esprit de revanche après la perte de l'Alsace-Lorraine en 1871.
C'est bien cette mise en perspective comparée par un historien allemand et un historien français qui rend ce livre passionnant.

En introduction du chapitre Les opinions française et allemande, fin XIXe - début Xxe siècle, les auteurs écrivent :

********** Il n'est pas sûr que la Grande Guerre ait eu de véritables causes, facilement identifiables, mais il est resté dans les mémoires que cette guerre était fatale et, en particulier, qu'après la guerre de 1870, un nouvel affrontement franco-allemand ne pouvait manquer de se produire. La conviction a été entretenue, dans la mémoire allemande, mais aussi française, que l'esprit français avait été dominé depuis la défaite de 1871 par l'idée de revanche et par celle de la nécessaire reprise de l'Alsace-Lorraine, et, dans la mémoire française, qu'une Allemagne arrogante avait fait la preuve parallèlement d'une agressivité permanente. D'où une interrogation majeure : en a-t-il bien été ainsi, ces peintures de l'opinion allemande et française ont-elle bien correspondu à une réalité ? Ont-elles été vraies, en partie vraies, en partie fausses, totalement fausses ? Davantage encore, l'opinion allemande et l'opinion française se voyaient-elles ainsi ? **********

Bien cordialement,
Francis.