Bonjour,
Pour évoquer le rôle tenu par René de Chambrun (beau-fils de Laval) dans le retour de Laval aux affaires, l'auteur se réfère à différents témoignages, ceux de René et Josée de Chambrun confirmés en partie par Georges Féat, capitaine de frégate au sein du cabinet militaire de Pétain.
Nous savons que le 13 décembre 1940, Laval fut évincé du gouvernement et remplacé par l'amiral Darlan.
René de Chambrun entretenait de bonnes relations avec le docteur Ménétrel. Lorsqu'il se rendait à l'Hôtel du Parc pour y rencontrer Ménétrel, tout en évitant de croiser Pétain, de Chambrun empruntait l'escalier de service pour rejoindre le bureau de Ménétrel voisin de celui de Pétain jusqu'au jour (et pour l'anecdote) :
***** René était sur le point de sortir quand Pétain entra. Surpris de voir le fils de son vieil ami, il s'exclama « Tiens, c'est toi, Bunny ! », et le conduisit dans son bureau. « Assieds-toi dans ce fauteuil, un peu plus près, que je puisse t'entendre. Comment va Josée ? Et tes parents ? Ton beau-père m'en veut toujours ? » (...) Selon Chambrun, le Maréchal attribuait l'arrestation [de Laval] à ses subordonnés. « Laval savait parler aux Boches, gagner du temps. Darlan est un bon marin, mais sur la terre ferme il est dépassé » *****
Pétain demanda à René de Chambrun si, en dépit de tout, son beau-père accepterait de revenir l'aider. Le lendemain, René de Chambrun reçut un appel de Ménétrel. Pétain souhaitait qu'un rendez-vous, le plus discret possible, soit fixé avec Laval.
C'est en forêt de Randan, le 25 mars 1942, au croisement de deux allées cavalières que Pétain et Laval se rencontrèrent comme par hasard et s'enfoncèrent dans les bois. La teneur de l'échange entre les deux hommes n'est pas connu si ce n'est que le 18 avril, Laval reprenait ses fonctions de chef du gouvernement.
Notons cependant que, selon Georges Féat, l'initiative de la rencontre vint de Laval qui avait rencontré Göring à Paris. Toujours selon Féat, Göring aurait averti Laval que l'Allemagne allait s'assurer le contrôle direct du territoire français.
Bien cordialement,
Francis.