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| | Les Américains à Paris sous l'Occupation / Charles GlassEn réponse à Charles Anderson, 83 ans, un vétéran américain de Francis Deleu le mardi 08 janvier 2013 à 16h16
Bonjour,
Le chapitre, " Pas de défilé pour les Noirs", étant très court, je le reproduis intégralement. Nous pourrons ainsi apprécier (ou non) le style narratif de Charles Glass, journaliste anglo-américain. Avant que nos hôtes historiens ne montent au créneau §:-), signalons que les récits sont étayés par plus d'un millier de notes de références que, pour ma part, je vérifie en éreintant Google et autres moteurs de recherche. Passionnantes, toutes mes découvertes sur ces Américains de Paris !
Le récit : ***** Un Américain resté à son poste pendant ces quatre années contempla le défilé des armées alliées sur les Champs-Elysées. Charles Anderson, désormais âgé de 83 ans, se dressait de toute sa stature, dans son uniforme violet orné d'un cordon doré. Sur sa poitrine, il avait accroché les rubans de couleur claire des militaires français. Il avait porté l'uniforme américain, jadis, quand il était bleu et quand l'armée combattait les Indiens. Ce vétéran des armées américaine et française avait fait de la France son foyer, cinquante-six ans plus tôt. Il parlait le français aussi bien que l'anglais. Pendant ces quatre années, il était allé tous les jours travailler dans son bureau vide, chez De Brosse International Transport Company, et il avait lu les journaux. Tous les mois, son employeur lui avait envoyé son chèque de salaire depuis le Sud de la France.
Les armées alliées entamèrent leur défilé devant la flamme du Soldat inconnu, et paradèrent sur les Champs-Elysées jusqu'à la Concorde. L'itinéraire de ces soldats étaient identiques à celui des nazis victorieux en juin 1940. On versa des larmes, comme en 1940, mais de joie au lieu d'humiliation. Des fanfares militaires jouaient La Marseillaise, le God Save the King et le Star Spangled Banner. Charles Anderson scrutait les visages de ces jeunes américains qui avaient libéré la capitale, avant de poursuivre avec la libération du reste de la France et d'aller occuper l'Allemagne. Ils avaient soixante ans de moins que lui, mais ce n'était pas leur jeunesse qu'il remarqua. C'étaient leurs visages à la peau blanche. Parmi ces milliers d'Américains sémillants sous leur casque d'acier, il cherchait les soldats noirs. Dans les rangs yankees, il n'en vit pas un seul. C'était comme en 1918, quand le général Pershing avait interdit les Harlem Hellfighters, tous Noirs, de défilé de la victoire, à la fin de la Première Guerre mondiale. Anderson plia son journal et rentra chez lui à pied, avec la lente dignité d'un vieux soldat, vers l'épouse française qui l'aimait. Paris s'était libéré. Pour l'Amérique, cela prendrait plus de temps. ***** Bien cordialement,
Francis. |
*** / *** lue 1909 fois et validée par LDG |
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