Loin de moi l’idée de me faire l’avocat du diable -et quel diable !- mais imaginons que la conférence d’Evian ait abouti à une émission massive de visas par les pays démocratiques.
Le droit de l’Allemagne à dénaturaliser une composante de sa population aurait été avalisé par la communauté internationale. Les régimes autoritaires de Hongrie, de Roumanie, de Pologne etc. n’auraient plus rien eu à objecter à leurs ressortissants antisémites qui les poussaient à agir de même. Quel triomphe pour Hitler ! Quelle contribution à la consolidation du nazisme !
Il ne s’agit donc pas de faire l’éloge de la gêne des congressistes lacustres, et moins encore des refoulements consécutifs de navires ou de piétons. Mais de dire qu’à une question aussi truquée il n’y avait qu’une réponse démocratique ou simplement humaine, la dénonciation du régime nazi et l’adoption immédiate d’une politique de quarantaine à son égard. Dans le cadre de laquelle l’accueil provisoire des réfugiés juifs aurait pu être envisagé d’une façon sereine, et admis sans grand trouble par les populations concernées. |