J'ai lu avec attention l'introduction de Sapir et survolé le reste du livre. Survolé parce que je trouve la lecture insupportable du fait que l'historique s'y mêle inextricablement avec le fictif. Or, l'ouvrage se veut plus qu'un simple jeu.
Je n'ai rien contre les « What if », mais ici, les termes ne sont pas posées clairement, sinon dans l'introduction très générale de Sapir. Il reste hélas, le conformisme inhérent à tout ouvrage uchronique: Pour mieux faire passer la divergence avec l'histoire, on rajoute des louches d'idées reçues, dont on ne sait même pas si elles renseignent sur les croyances des auteurs ou sur la technique de trucage des scénaristes.
Et voilà que le présumé salaud Laval devient le Quissling français alors que le présumé progressiste Joliot et le présumé communiste indépendant Tillon se retrouvent dans le camp des bons autour de De Gaulle, grand héros de cette geste souverainiste.
Tout se passe comme si l'on avait voulu transposer l'URSS de 1941 dans la France de 1940 avec la troïka Reynaud-De Gaulle-Mandel comme succédanée de Staline. Pourquoi pas ? mais il aurait fallu l'annoncer comme tel.
Emmanuel |