Deloncle et les autres Cagoulards ayant fait courir le bruit que les communistes allaient prendre le pouvoir dans la nuit du 15 au 16, ils comptaient s’y opposer et s’assurer du contre-pouvoir en faisant sauter le République. L'Armée devait suivre.
Les communistes étaient sois-disant massés dans les bois de Boulogne et de Vincennes et devaient prendre en tenaille la ville de Paris. Les services de renseignement de l’Armée ont patrouillé le soir du 15 dans les deux massifs en question : Pas un chat ! Pas âme qui vive !
Loustaunau-Lacaux qui dirigeait les réseaux militaires anticommunistes « Corvignolles » avait dit à Deloncle qu’il ne voulait pas renverser la République.
Deloncle renonça devant l’indifférence de l’Armée dont presque tous le officiers en cette nuit du 15 dormaient à poing fermé
Et pourtant, le putsch était bien préparé, trop bien préparé par ce surdoué de Deloncle dont son entourage disait qu’il avait deux cervelles : Dans un premier temps, un certain nombre d’hommes politiques seraient détenus dans la villa de Rueil (
) Dormoy, Blum, Daladier, Doriot, Chiappe, Vincent Auriol et même La Rocque etc. et pour la plupart, assassinés.
( Dans son interrogatoire du 6 janvier 1938, pour se rattraper, Deloncle a dit que Dormoy et Blum ne seraient pas exécutés mais retenus comme otages dans cette Villa. )
L’Identité Judiciaire, le 7 décembre 1937, 3 semaines après, a fait un plan de Paris dont nous nous inspirons. Une partie des troupes de la Cagoule comptait gagner la capitale par les anciennes carrières souterraines.
Départ à 1,7 km au sud de Paris , à Arcueil au lieu-dit « la Vache Noire », remonter sur Paris par les souterrains et atteindre l’aplomb du parc Montsouris -
voir le trajet en bleu sur le schéma- obliquer à l’ouest sous l’hôpital Cochin, contourner à l’ouest le parc du Luxembourg, passer sous le Sénat, et monter tout droit pour ressortir sur la rue Bonaparte.
Forcément ce trajet a été jalonné préalablement par quelques cagoulards mais pour la plupart d’entre eux, ils auraient à le découvrir le jour « J ». Or depuis toujours les gens se sont perdus dans ses anciennes carrières.
Déjà en 1793, le portier du Val de Grâce Philippe Aspairt avait disparu, 11 ans plus tard son cadavre fut retrouvé dans les souterrains de Paris. C’est bien loin tout cela et pourtant, dans les années 1955 ou 56, un interne médecin militaire a disparu tout une journée au dessous du Val de Grâce. Il avait ouvert la grille du souterrain et comptait faire un petit tour de quelques minutes.
Cet esprit fumeux de Deloncle avait eu l’idée d’engager une partie de ses troupes dans les carrières de Paris alors qu’en 1/4 d’heure de camion, il pouvait se porter au centre de la capitale compte tenu du peu de circulation vers minuit à l’époque.
* « Paris souterrain. Charles Kunstler. Flammarion éditeur 1953»
« Histoire secrète » de J.R.Tournoux. 1973