Bonsoir,
Si l'authenticité du tract dit " Appel de Charles Tillon du 17 juin " ainsi que le " Manifeste de Bordeaux " ne fait guère de doute, ce serait plutôt la date du 17 juin qui fait l'objet de controverse houleuse.
Pour s'y retrouver le probable
fac-similé de l'appel
- Déjà noté plus haut ! Dans un entretien accordé, en 1981, à la revue Histoire magazine Charles Tillon relate :
Pétain parle le 17 juin. Moi, en juillet, je fais une déclaration contraire, expliquant qu'il faut tenir, face au fascisme et à l'hitlérisme. Une déclaration de vingt pages transformée en tract, reprise par la presse de Bordeaux. (souligné par mes soins)
Cette phrase laisse à penser que le tract serait un condensé du Manifeste de Bordeaux daté du 18 juillet.
- A propos de cette phrase : "
...après avoir livré les armées du Nord et de l'Est ..."
Sur le forum Monde en guerre, Bruno R.H. relevait que les armées de l'Est ont opposé un belle résistance aux Allemands et ont combattu jusqu'à la signature de l'armistice le 22 juin 1940. Et BRH de préciser "
Le sort de ces armées fut effectivement scellé par la signature de l'armistice dans la clairière de Rethondes qui prévoyait que toutes les troupes françaises, encerclées à l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, devraient déposer les armes et se constituer prisonnières "
L'appel serait dès lors postérieur au 22 juin.
- Toujours BRH à propos d'un texte publié sur un site proche du Parti communiste :
Après la dissolution du Parti communiste, le 26 septembre 1939 - il sera condamné par contumace à cinq ans de prison en mars 1940, - il passe dans la clandestinité. Chargé de réorganiser le parti dans le Sud-Ouest, où , fait exceptionnel, un appel contre les fascistes hitlériens est lancé après l'entrée des troupes allemandes à Bordeaux.
A la lecture de cette phrase, " l'appel " ne peut être antérieur au 29 juin, date de l'entrée des troupes allemandes à Bordeaux.
La question reste entière ! Le Parti communiste a-t-il antidaté l'appel de Charles Tillon au 17 juin, pour devancer celui du général de Gaulle ?
Bien cordialement,
Francis.