Je laisse de côté le cas de Wallace, qui nous entraînerait trop loin et n'est ni aussi important, ni aussi intéressant que celui de Churchill.
Il importe de faire attention au moment où Maisky recueille cette confidence. En ce lendemain d'Anschluss, Churchill est plein de l'espoir d'alarmer enfin son pays à l'égard de la menace hitlérienne. Pour soutenir la prochaine et évidente victime tchécoslovaque, un rapprochement avec Staline est à la fois indispensable et possible. Casser du sucre sur Trotsky, c'est précisément une façon de dire qu'on reste profondément anticommuniste, et qu'on considère Staline comme une sorte de tsar rouge, pour qui l'intérêt national russe prime sur les lubies idéologiques.
C'est surtout travailler à une union planétaire contre le seul ennemi que se donne alors Churchill : Adolf Hitler. |