Les complotistes ont une audience - Le massacre de Katyn - forum "Livres de guerre"
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Le massacre de Katyn / Victor Zaslavsky

En réponse à -2
-1Un accident de Nicolas Bernard

Les complotistes ont une audience de René CLAUDE le dimanche 13 novembre 2011 à 13h38

(Avec un retard impardonnable, je remercie Nicolas de son intervention.)

La sortie du DVD Katyn réalisé par A. Wajda m'a poussé à m'intéresser à nouveau au général Sikorski et aux liens politiques et stratégiques avec la découverte par les nazis du charnier gênant pour les Alliés en pleine guerre totale. Au même moment, Arte consacrait une soirée au personnage. Le 1er juillet 2011, la chaîne diffusa le doc' (docu-fiction ?) Dans l'abîme de Gibraltar, une production polonaise de 2009 réalisée par Anna Jadowska dont j'avais vu des rough cuts (rushes) pour le travail. J'avais alors émis un préavis défavorable en séance de programmes car ce film contenait plusieurs séquences reconstituées jouées par des comédiens, un procédé déjà un peu limite pour des thèmes courants mais qui peut devenir gênant pour des sujets qui ont tendance à déclencher des réactions "complotistes" comme la mort du général Sikorski. Si mon souvenir est exact, une séquence de ce docu-fiction insistait assez lourdement sur l'exécution de Sikorski AVANT (!) le décollage de l'avion à Gibraltar. La présentation et le commentaire du programme d'Arte confirment mon souvenir:

À Gibraltar, où il fait escale au retour d'une mission au Proche-Orient, le général Sikorski est reçu au palais du gouverneur britannique, Mason MacFarlane. Celui-ci doit convaincre Sikorski de lui remettre des documents confidentiels révélant l'implication des Soviétiques dans le meurtre de 22 000 officiers polonais à Katyn. Le refus du général déclenche une opération planifiée depuis quelques mois sous le nom de "The Wall". Objectif : faire disparaître ce militaire intransigeant qui gêne l'alliance des Anglais et des Soviétiques contre Hitler. L'avion qui doit le ramener à Londres s'écrase immédiatement après son décollage de la base militaire britannique de Gibraltar... Le film d'Anna Jadowska, qui s'attache aux derniers jours de Wladyslaw Sikorski, délaisse les nombreuses hypothèses de complot mettant tour à tour en cause Staline, Churchill ou des opposants polonais, pour s'appuyer sur la thèse de l'auteur Dariusz Baliszewski : le crash de l'avion n'aurait été qu'une manoeuvre de diversion et le général Sikorski aurait été assassiné avant même la catastrophe de Gibraltar.

La soirée d'Arte proposait un second doc' Churchill et la Pologne: la mort mystérieuse du général Sikorski réalisé par Christoph Weinert, Dierk L. Schaaf et Dierk Ludwig Schaaf. La présentation de la chaîne:

Depuis le jour où l'avion qui transportait le général Sikorski s'est écrasé en mer, le doute persiste quant à la thèse d'une mort accidentelle. Que s'est-il vraiment passé ce 4 juillet 1943 ?
Aujourd'hui encore, l'affaire suscite un profond malaise en Pologne. Dans la mesure où les rares informations demeurent protégées par le secret défense, les circonstances de l'accident n'ont jamais pu être élucidées de manière satisfaisante. Le documentaire rappelle tous les indices qui étayent la thèse de l'attentat. Un fait au moins est avéré : Staline et Churchill ont l'un comme l'autre des raisons de se débarrasser de l'encombrant général. Après le massacre de Katyn, que les Soviétiques cherchent à imputer aux nazis, Staline n'apprécie guère la demande d'enquête de Sikorski. Quant à Churchill, il veut à tout prix favoriser l'alliance avec l'Union soviétique et se tait. Pour nombre de Polonais, Sikorski demeure une victime de plus de Katyn. C'est pourquoi le dossier Sikorski n'a jamais été refermé et pourquoi les historiens s'emploient toujours à chercher la vérité...


On peut comprendre les Polonais. Ayant perdu une vraie tête politique, ils ne peuvent accepter qu'il s'agisse d'un accident et faire leur deuil, mais cette double programmation de la chaîne franco-allemande était étonnante car à sens unique. Et le contrechamps alors ?

RC

Note: Il faudrait pouvoir revoir les deux films avec soin. Je vais les chercher dans nos archives.
Note 2: Dans les docs, je fais la différence entre des séquences d'évocation sobrement filmées qui peuvent éclairer un fait et des séquences de reconstitution qui impliquent une manipulation par la fiction. (dialogues, casting, etc.)

*** / ***

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3 Rien ne le prouve de Nicolas Bernard 15 nove. 2011 14h29
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