Bonsoir,
Léon ! Faudrait-il présumer que tu fréquentais les boutiques prestigieuses de la rue de Rivoli, ces mêmes boutiques qui faisaient le bonheur des épouses allemandes choyées par leurs maris, officiers de la Wehrmacht en goguette à Paris ? §;-))
Plus sérieusement, la remarque de Léon interpelle:
on pourrait citer les grandes entreprises françaises qui ont refusé de collaborer ou se sont distinguées en faveur de la Resistance !
Dans ce hors-série, il n'y a pratiquement rien sur la Résistance, cette autre composante de la France sous l'Occupation. Dommage ! Deux ouvrages sur le même thème :
Les Français au quotidien : 1939-1949 de Eric Alary, Bénédicte Vergez-Chaignon, Gilles Gauvin et
L'opinion française sous Vichy de Pierre Laborie y consacrent sinon un chapitre au moins quelques pages.
Par ailleurs, à lire les comptes-rendus des procès des comités d'épuration économique, il n'était pas évident de se prononcer sur ce qui relève de la collaboration ou de la résistance voire les deux en même temps.
Un exemple ! Les usines automobiles Peugeot auraient fait preuve d'actes de résistance tels que la dissimulation des stocks, protection de la main-d'œuvre contre le STO, fourniture de matériels à la Résistance ... tout en livrant des véhicules aux Allemands.
Jean-Pierre Peugeot déclare ainsi à son personnel en septembre 1945 :
Du côté de la Direction, il s'agissait de conserver à la France le contrôle des usines qui étaient menacées d'une prise de possession par une direction allemande. Il fallait ensuite finasser pour pouvoir, d'une part continuer à donner du travail et, d'autre part, faire vivre durant ces quatre années d'occupation le personnel des usines. Nous devions obtenir des Allemands des attributions de matières premières et en même temps nous arranger pour que ces matières ne soient pas transformées en armes, mais rentrent le plus possible dans nos fabrication d'avant-guerre. [source : Bénédicte Vergez-Chaignon, Histoire de l'épuration]
En contre-point, un communiqué de presse sous le titre "
Le trust Ugine", émanant d'un groupe de syndicalistes, est publié à Lyon:
P. a été une collaborationniste intelligent qui a su renier ses meilleurs complices pour faire risette à la Résistance lorsqu'il sentit la partie perdue pour les boches. Toute la direction du trust Ugine était très liés aux traîtres de Vichy et réagissait durement contre ceux qui, dans les usines, n'affichaient pas assez d'admiration pour Pétain.
Comment faire la part des choses ?
Bien cordialement,
Francis.