Le 6 janvier 1945, réfugiés en Allemagne depuis août 1944, les collabos entendirent Doriot annoncer la création du « Comité de libération française ». Ribbentrop était de mèche ( par conséquent Hitler était au courant ). D’autant plus que Reinebeck mandaté par Ribbentrop, avait pour mission de suivre Doriot comme son ombre.
Sur les ondes de Radio-Patrie qui avait commencé à émettre le 20 octobre 1944 et dans les pages du journal « le Petit Parisien » acquis à Doriot, celui-ci en janvier 45 exhortait les généraux De Lattre de Tassigny, Leclerc, Koenig à abandonner De Gaulle et ses ministres communistes dont Thorez ( rapatrié de Moscou le 27 novembre 1944) et à « libérer le territoire »
Bien entendu Doriot était président de ce comité où figuraient entre autres les noms de De Brinon, le général Puaud commandant de la brigade SS Charlemagne, Mgr Mayol de Luppé et tout un tas d’organisation dont certaines étaient inventées.
Mais toutes ses manigances n’allèrent pas très loin sauf la « grande gueule » de Doriot qui le claironnait à tout va mais avec des moyens de diffusion somme toute, assez restreints.
Déjà en septembre 1944, un réseau d’agents de renseignement et d’espions français pro-allemands était en formation au château de Hohenbuchau à 10 km de Wiesbaden sous le nom de « Pâquerette » (?) et sous le commandement de Beugras chargé du renseignement.
D’abord nous avions noyauté les activités des collabos au-delà du Rhin avec des inspecteurs et commissaires de police ( A. N . F7. 15288, dossier Sigmaringen ).
Ensuite les volontaires de « Pâquerette » n’étaient pas légions, environ 100 à 200. Et encore pour sauter en parachute sur la France libérée, leur nombre s’amenuisait car ceux-ci, savaient qu’en cas de capture, ils seraient fusillés.
4 volontaires se lancèrent d’un avion allemand dans la nuit du 8 au 9 janvier 1945 au-dessus de la forêt de Montargis. C’était les nommés Chiocca, Foubert, Ouette, et Pérennes. Pas de comité d’accueil pour les recevoir puis essayant de toucher leurs contacts à Paris, une pléiade de policiers était au rendez-vous.
Nous pouvons nous demander si la nommée Louise Delbreil n’aurait pas joué le rôle d’agent double. Elle était surnommée « la Tondue » depuis la libération en août 1944 à Lyon, pour sa collaboration horizontale. Elle est passé en Allemagne par la Suisse pour entrer en contact avec Doriot. Le reste n’est qu’affabulation et hypothèse.
À partir d’août 1944, les Français civils et militaires dont le territoire venait d’être libéré à 80 %, avaient d’autres préoccupations que prêter l’oreille aux élucubrations de Doriot.
Comme nous l’avons déjà dit, à partir de la mort de Doriot le 22 février 1945, c’était comme si les armes secrètes et terrifiantes de l’Allemagne en préparation avec lesquelles Hitler devait repousser les Alliés jusqu’à la mer, avaient fait long-feu. C’est la grande débandade au PPF. Sauve-qui-peut.
À cette date Beugras trahit la cause qu’il avait défendue jusqu’ici et commença à donner aux Renseignements français la liste des unités allemandes de l’autre côté du Rhin. Il en sera tenu compte et au lieu d’être fusillé …il sera condamné à perpétuité. *
* Deux petites filles, ses filles, l’avaient accompagné Outre-Rhin, elles sont devenues, l’une une grande chanteuse et compositrice, l’autre une femme écrivain : Anne Sylvestre et Marie Chaix. |