Et au cinéma sous le IIIe Reich - Histoire(s) de la Dernière Guerre - forum "Livres de guerre"
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Histoire(s) de la Dernière Guerre / collectif

En réponse à -3 -2
-1Pour des mortels... de d.zambon

Et au cinéma sous le IIIe Reich de René CLAUDE le mercredi 01 juin 2011 à 18h13

Dans le même registre, la star du cinéma nazifié Zarah Leander, très appréciée des dignitaires, Hitler et Gœbbels en tête, était une belle suédoise à la chevelure lourde d'un roux flamboyant qu'elle dut faire teindre en brun et aux hanches généreuses. Elle était opulente et avait l'allure d'une diva orientale bien loin du modèle aryen tant vanté par la propagande du régime. Guido Knopp écrit:
Zarah Leander incarnait même à l'écran l'exact contraire de ce que l'on prônait sous le IIIe Reich. Ne fut-ce que par son physique, elle formait un contraste éclatant avec l'idéal nazi de la "femme allemande", qui devait être aussi blonde et avoir les yeux aussi bleus que possible, être chaste et proche de la nature. On rejetait toute forme de maquillage et le port de bijoux, les longues tresses ou les "macarons" était la coiffure recommandée, et il était bien entendu exclu de fumer. (...) Zarah Leander devint l'idole du public précisément parce qu'elle ne répondait pas à l'idéal nazi: "En réalité, le concept nazi de "racée" aurait dû désigner l'aryenne froide, blonde et discrète, commente Helma Sanders-Brahms. Mais ce n'était pas le cas: "racé", cela désignait justement cette personnalité opulente, lourde, qui rappelait le judaïsme, avec ses grands yeux, ces paupières lourdes et cette nostalgie profonde. C'est ce mélange qui a tellement fasciné les nazis." Ce qu'il y avait d'excitant, au fond, c'était l'interdit - même pour les pontes du régime. (...) Dans une dictature où l'ordre et l'obéissance, la rigueur morale et l'idéologie raciale donnaient le ton, Zarah Leander incarnait la transgression permanente. Son prénom, Zarah, rappelait celui que l'on tamponnait depuis 1938 sur le passeport des femmes juives pour les stigmatiser. Elle raconte dans ses Mémoires que Gœbbels l'a effectivement interrogée un jour sur son prénom, ce à quoi elle a répliqué: "Et le vôtre, Joseph, monsieur le ministre", ce qui lui aurait arraché un éclat de rire.

Guido Knopp, Les femmes d'Hitler: Zarah Leander, la diva, Payot, 2004. (Trad. Olivier Mannoni)

Un site (en allemand) très complet sur Zarah Leander:


Virtual History

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